Mohammed-Saïd Musette, chercheur émérite au Centre de recherche appliquée en économie et en développement (Cread), pense que le pacte «est une sorte d'adhésion du gouvernement, du syndicat et du patronat autour d'un programme au profit collectif et dans l'intérêt de l'économie nationale». Selon lui, «le pacte actuel est encore flou du fait qu'on parle de transition vers l'économie de marché, mais qu'on n'y est pas encore». Pour conforter la stabilité de ce pacte, M. Musette propose «un modèle économique à visage social en coupant court à toutes les tendances ultralibérales qui se sont manifestées ces cinq dernières années». Il estime que «le dopage de l'économie par le pétrole n'est pas notre système productif et ne profite pas à la société» ; sa principale recommandation est de diversifier ce modèle par le tissu productif en le faisant gagner par la productivité. «Si le gouvernement accepte d'augmenter au maximum les capitaux privés nationaux, ce serait un atout pour la stabilité», souligne-t-il sans pour autant omettre la place du secteur public. Sur le plan social, le chercheur préconise que «les opérateurs économiques doivent se mettre en conformité avec les règles du travail», allusion faite aux pratiques de certains patrons privés qui «n'admettent pas de section syndicale dans leurs entreprises». Il admet l'idée «d'une planification centralisée de l'Ugta, mais pas impérative». Autrement dit, le code du travail, l'amélioration des conditions des travailleurs et la participation des autres formations syndicales à ce dialogue paraissent être les idées maîtresses de ce chercheur.