Résumé de la 4e partie n Le gourou, à travers un message radiodiffusé, ouvre la porte à toutes les personnes en quête de sensations fortes. Ce qui complique davantage l'opération d'intervention du FBI. Le treizième jour, l'affaire est toujours au point mort ; le FBI a dû convoquer des experts religieux pour pouvoir discuter avec les davidiens. Seul résultat : la libération de six enfants et de deux femmes âgées. Le 8 mars, le «messie» annonce qu'il est prêt à la guerre. La semaine suivante, on apprend qu'une chaîne de télévision a acheté les droits de l'histoire à la maman du Christ davidien ; un téléfilm est déjà prévu ! Le siège dure. Waco craint de devenir la ville maudite du Texas, Etat qui a déjà mauvaise réputation. C'est à Dallas qu'a été assassiné le président Kennedy... Le FBI décide de priver le ranch d'eau et d'électricité. Puis de braquer sur les bâtiments de puissants projecteurs. On espère ainsi faire craquer les assiégés. Plus de nuit, plus de jour, plus de nourriture, plus d'eau. Vont-ils abandonner leur gourou pour des prisons plus clémentes ? Ça ne marche pas. En avril, la secte célèbre la Pâque juive, le gourou annonce qu'il écrit un livre sur l'Apocalypse et ne se rendra qu'après l'avoir achevé... Il se dit blessé sans qu'on en ait la preuve ; de toute façon l'attaque est décidée. Au bout de cinquante et un jours de siège, multipliés par deux millions de dollars, le FBI décide de donner l'assaut. Les chars font mouvement sur les bâtiments. 19 avril 1993, un char équipé d'une grue s'attaque à l'un des murs du bâtiment. Le but est de faire des brèches suffisantes pour y faire passer des gaz lacrymogènes et contraindre les assiégés à sortir. Un haut-parleur leur hurle de ne pas s'affoler, les gaz ne sont pas mortels : s'ils sortent en rang, bien sagement, ils seront bien traités. La télévision est là, l'état-major du FBI aussi, le Président des Etats-Unis est au courant, l'affaire occupe suffisamment d'énergie, de forces, d'argent et de patience, depuis cinquante et un jours, pour que la retransmission de la reddition du Christ passe par les meilleurs satellites et fasse le tour du monde. Le «Christ» répond par le feu. Il semble que l'incendie qui dévore le ranch des davidiens en quelques heures se soit déclenché de l'intérieur, peut-être au moment où un char faisait une nouvelle brèche dans un mur, peut-être à la faveur des lampes à pétrole qui remplaçaient l'électricité, coupée depuis des semaines. Les bâtiments sont essentiellement en bois, le feu va vite, des coups de feu sont tirés, les observateurs de la télévision, contraints d'utiliser des téléobjectifs, ne voient bientôt plus qu'une énorme fumée noire et, quelques heures plus tard, malgré l'intervention des pompiers, un immense amas de décombres noirs. Il y a quelques survivants. Neuf membres de la secte, dont certains sont blessés ; l'un d'eux affirme que de l'essence a été répandue à l'intérieur des bâtiments. Le Christ davidien a-t-il lui-même allumé cet enfer ? Le ministre américain de la Justice, Mme Janet Reno, se charge de la déclaration officielle, dès le lendemain matin 20 avril. Elle assume «l'entière responsabilité» de toute l'opération. Affirme qu'un suicide collectif de cette sorte n'était absolument pas prévisible et que le gourou, David Koresh, est mort dans l'incendie — il avait lui-même menacé le FBI, une semaine avant l'attaque finale, de «mourir par le feu». Tandis que l'on tente d'identifier les corps des quatre-vingt-quinze assiégés dont dix-sept enfants, la polémique prend le relais dans les médias américains. Qui a mis le feu ? Est-il concevable que personne au FBI n'ait envisagé un incendie ? Les pompiers n'ont-ils pas mis trop de temps à intervenir ? (à suivre...)