Les initiatives se multiplient en Allemagne pour dénoncer le «boom» attendu de la prostitution en marge de la Coupe du monde de football et condamner le fléau de la prostitution forcée et du trafic des êtres humains. Katharina Cetin, de l'organisation berlinoise de prostituées, ne le cache pas : le Mondial-2006, qui se déroulera dans 12 villes, s'annonce fructueux pour la profession qui compterait en Allemagne 400 000 personnes. De son côté, Brunhilde Raiser, présidente du Conseil national des femmes en Allemagne, une fédération d'associations féminines actives dans les domaines politique, religieux et syndical, et qui a lancé la campagne «Coup de sifflet final contre la prostitution forcée», a déclaré : «Nous ne savons pas exactement combien de femmes pourraient être contraintes de se prostituer» durant un tel événement. «Beaucoup viendront d'Europe de l'Est, recrutées parfois par de fausses petites annonces: «Cherche serveuse durant le Mondial», «recrutons hôtesses» ou «cherche baby-sitter». Mais, une fois arrivées – illégalement – en Allemagne, elles seront contraintes de vendre leurs charmes et de remettre l'argent «gagné» aux proxénètes. Par ailleurs, et afin «d'encadrer» l'afflux de prostituées, Cologne et Dortmund, deux villes qui accueillent des matches du Mondial, envisagent, de leur côté, de multiplier les «garages à sexe». Mis en place par les deux municipalités, ces cabanons, qui ressemblent à des stations de lavage automobile, sont équipés de sanitaires, de distributeurs de préservatifs et d'un bouton d'alarme qui peut être enclenché en cas de danger par les prostituées.
