Rencontre n La 4e édition des poésiades d'Alger s'est tenue, hier, au théâtre de verdure. Initiée depuis 2003 par l'établissement Arts et Culture, cette manifestation devenue une tradition printanière, se trace comme objectif, selon les organisateurs, «d'ouvrir, et ce par le biais d'un concours précédant la tenue des poésiades, une tribune d'expression à tous les jeunes poètes et encourager en conséquence ce genre littéraire en déclin par rapport aux autres.» Ainsi, les poésiades d'Alger permettent aux poètes de tous bords et de tous âges d'y participer. «Nous enregistrons chaque année plus de cent participants, venant de toutes les wilayas du pays, mais aussi une participation étrangère conséquente», déclare la même source. Il est à souligner, par ailleurs, que chaque année les poésiades d'Alger sont placées sous un thème bien précis. Pour cette présente édition, la poésie était célébrée sous le générique Poésie et Rencontre. «C'est un chemin empreint de paix et de fraternité», expliquent les organisateurs. Et d'ajouter : «Cette année, les poésiades coïncident avec la clôture du Mois du patrimoine. Elles sont pour cela dédiées à ce réservoir culturel que sont notre ville et notre pays et n'y prendront part que les poètes et hommes de lettres nationaux.» La richesse des poésiades d'Alger, c'est que les poètes, lauréats du concours, déclameront leurs vers en arabe classique, arabe dialectal, français et amazigh, donnant ainsi à la manifestation une grande portée culturelle et linguistique. Ainsi, «le concours, qui a vu cette année la participation de 100 candidats dont la tranche d'âge se situe entre 20 et 72 et issus de 15 wilayas, est ouvert à toutes les franges de la société et dans les toutes les langues en usage dans notre pays», expliquent les initiateurs de ce rendez-vous, faisant preuve d'ouverture linguistique et de diversité culturelle. La même source a, en outre, souligné que «les poésiades d'Alger ont donné naissance aux Lundis de la poésie qui se tiennent (chaque lundi) à la médiathèque Bachir-Mentouri (ex-Pichon) place Audin, et au Club des poètes qui compte en son sein près de deux cents poètes. Ces derniers se rencontrent chaque lundi à la médiathèque pour des récitals poétiques et des rencontres littéraires.» Les lauréats du concours en arabe classique sont pour le 1er prix El-Bachir Ben Abderrahman (Bou Saâda), pour le 2e prix Mohamed Ben Aïssa (Bou Saâda) et pour le 3e prix Ali Abdel Mezghiche (Alger) ; les lauréats en arabe dialectal sont Messaoud Taïbi (Alger), Salim Saïfi (Batna) et El-Ayachi Hafidi (Alger) ; quant à la langue française, le 2e prix a été attribué à Saïd Khatibi (Bou Saâda) et le 3e à Karim Ayati (Alger), s'agissant du 1er prix, il n'a pas été décerné car, selon les jurys, la qualité des textes – et au plan de la langue et du sens – ne permettait pas de briguer le 1er prix. Enfin, le 3e prix en langue amazighe a été décerné à Touati Lahchili. Les 1er et 2e prix ont été également retenus pour les mêmes raisons que la langue française. A cet effet, Ahmed Kahïati, président de la commission de lecture, dira qu'en langue arabe le niveau était convenable, alors qu'en langue française il était moyen, tandis qu'en amazighe il était tout juste suffisant. Il déplore ce déficit et cette régression de la langue qui ont été également enregistrés l'année dernière.