Intervenant hier au Forum d'El Moudjahid, lors de la conférence-débat des présidents des organisations patronales, Sidi-Saïd s'est prononcé sur les points chauds de l'actualité tels le pacte social et la relation patronat-Ugta et gouvernement. Maniant un verbe aisé mais pertinent, le SG de la centrale syndicale estime que la question qui mérite d'être posée aujourd'hui, est «qu'est-ce que nous voulons ensemble donner à l'Algérie?» Ainsi, il plaide pour une nouvelle démarche économique pour une gestion énergique de l'espace économique et social. Concernant le pacte économique et social, Sidi-Saïd rappelle qu'il s'agit d'une revendication qui date de 1995. Aujourd'hui, il juge primordial de savoir la position de l'Ugta, du patronat et du gouvernement par rapport à ce plan afin de dégager un objectif commun. S'adressant aux responsables des organisations patronales, le patron de l'Ugta se déclare solidaire avec elles. Tout en soutenant le pluralisme patronal, Sidi-Saïd précise que cette pluralité doit gagner en homogénéité pour plus d'efficacité. Au passage, l'intervenant relève les contraintes qui freinent le démarrage des entreprises publiques ou privées. Il s'agit, notamment, de la relation des entreprises avec les banques et les douanes, une relation loin de faciliter l'investissement national. Dans la même optique, le SG de la centrale syndicale indique que les rouages de l'Etat constitue un autre écueil des entrepreneurs algériens. Exemples à l'appui, Sidi-Saïd cite «certaines gens ont bénéficié des complaisances de l'administration sans que leurs projets ne génèrent des postes d'emploi». Abordant le point de la flambée des prix du pétrole, l'orateur recommande l'utilisation de cet excèdent d'argent pour recréer des richesses tout en préservant les équilibres sociaux. Revenant sur les obstacles auxquels sont confrontées les entreprises algériennes, le patron de l'Ugta souligne la question managériale qui bloque aussi bien les entreprises publiques que privées. «On a des gestionnaires qui ne savent pas gérer», illustre-t-il. Sur le même volet, Sidi-Saïd déplore «l'absence de projections économiques d'au moins une décennie». Passant carrément à l'offensive, il déclare qu'«il ne faut pas créer des postes d'emploi qui répondent aux pressions politiques mais il faut les créer pour des exigences économiques et sociales». Cela dit, Sidi-Saïd, qui se prononce au lendemain de l'adoption par le conseil des ministres du projet du programme du gouvernement, donne, comme un avant-goût, de la rencontre prévue entre l'Ugta et Ouyahia qui sera un bras de fer impitoyable.