Réaction n Les présidences tournantes de l'interwilayas des ârchs se sont réunies à Tazmalt (Béjaïa) à l'issue de la commémoration de l'assassinat d'une victime du Printemps noir, pour discuter du dernier changement intervenu sur la scène politique. Selon Mohand Amara, porte-parole et membre de la présidence tournante de la Cadc de Tizi Ouzou, «cette rencontre est l'occasion de faire le point sur l'actualité de façon générale. Le remaniement au niveau de l'organigramme institutionnel de l'Etat est au centre des débats». Le départ d'Ahmed Ouyahia de son poste de Chef de gouvernement et son remplacement par Abdelaziz Belkhadem interviennent à un moment où le dialogue gouvernement-ârchs pour la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur touche à sa fin dans sa première phase dite de «discussion sur les voies et moyens d'application des revendications citoyennes». Pour rappel, le dialogue, qui a été entamé en 2004 et qui a repris le 15 janvier 2005, a abouti à des accords entre les deux parties pour l'application dudit document. Mais aucune entente ne s'est dégagée autour de l'officialisation de tamazight et l'attribution d'une allocation chômage aux demandeurs d'emploi. Avec le changement intervenu à la tête du gouvernement, les ârchs s'interrogent sur le sort du processus de dialogue entamé avec Ouyahia. Pour Mohand Amara, ce remaniement ne doit pas poser de problème du moment que ce dernier n'influe en rien sur la continuité de l'Etat. «L'accord du 15 janvier 2005, portant mise en œuvre de toutes les revendications citoyennes, est un accord qui, à notre sens, engage l'Etat. Le dialogue a été entamé avec Ouyahia en sa qualité de représentant de l'Etat donc quels que soient les remaniements, la continuité de ce dernier est évidente», nous dit notre interlocuteur. Toutefois, ajoute-t-il, «si ce changement procède d'un plan de remise en cause des acquis obtenus dans le cadre du dialogue, et d'une volonté de blocage du processus de mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur, le mouvement citoyen sera dans l'obligation de réagir». Mais les ârchs ne peuvent se prononcer pour le moment puisqu'ils attendent l'évolution des choses pour juger et décider de ce qu'il y a lieu de faire. Pour notre interlocuteur, le dialogue est loin d'être achevé puisque seule sa première phase est sur le point d'être clôturée par la signature d'un accord pour entamer ensuite la seconde phase de suivi et d'application de l'accord du 15 janvier 2005. Il faut rappeler que Belkhadem, SG du FLN, a été de ceux qui ont soutenu le règlement de la crise de Kabylie par le biais du dialogue, mais… avec les élus du peuple.