Résumé de la 2e partie n Stanley ouvre le bal de la vengeance. Sa première expérience dans l'assassinat était parfaite. Il met en branle sa machine meurtrière. Sa prochaine victime est une jeune et belle laborantine. En s'apercevant que Stanley reste près d'elle à la regarder, Doris se met à lui sourire machinalement. Et puis elle cesse, sans doute parce qu'elle vient de se rendre compte que ce n'était que Stanley. Doris porte la tasse à ses lèvres en un geste gracieux. Et quelques secondes plus tard, c'est la réplique de la scène qui s'était passée le 25 juin précédent avec William Ross. Stanley F. reste un moment avant de répondre aux appels désespérés de Doris. Il regarde la bouche attirante qui se tord dans une affreuse grimace, les grands yeux si soigneusement maquillés qui reflètent la terreur. La jolie Doris Spring tombe par terre. Elle se roule aux pieds du magasinier qu'elle a oublié d'inviter à sa fête. D'ailleurs, elle avait eu tort de vouloir fêter son prochain mariage. C'était prématuré. Elle ne se mariera jamais. Cette fois, les médecins refusent de se prononcer sur les causes du décès. Ces deux morts si rapprochées et si mystérieuses ne sont pas claires. Une enquête est décidée. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas une enquête policière. Les autorités négligent tout d'abord l'hypothèse d'un meurtre. C'est que, dans les laboratoires pharmaceutiques Hamilton, spécialisés dans les antibiotiques, le personnel manipule quotidiennement toutes sortes de substances chimiques dangereuses et même des cultures de microbes extrêmement concentrées. Ce ne sont donc pas des policiers, mais des savants qui débarquent aux laboratoires Hamilton. Pendant des jours et des jours, ils font des analyses, des contrôles. Avec leurs éprouvettes, leurs cornues, leurs microscopes, ils cherchent ce que la presse anglaise a baptisé dans ses colonnes «le virus de Bovingdon». Et au bout de trois semaines, les savants rendent leurs conclusions. Elles sont claires et sans appel : les conditions de sécurité sont parfaitement observées dans les laboratoires Hamilton et d'ailleurs aucune des substances chimiques ou des cultures bactériologiques s'y trouvant n'aurait pu occasionner les symptômes observés dans les deux cas. C'est donc la police qui prend le relais. L'autopsie des victimes n'a donné aucun résultat. Si elles ont été empoisonnées, c'est avec un produit peu connu, qui a dû disparaître sans laisser de trace. Mais les policiers, eux, ne se posent pas de questions scientifiques. Qu'importe si on ne voit pas clairement comment et pourquoi les victimes ont été empoisonnées, le seul problème est : qui a pu le faire ? Il ne faut pas longtemps aux enquêteurs pour avoir confirmation que les deux drames ont eu lieu juste au même moment : à dix-sept heures, l'heure du thé... Stanley F., qui est immédiatement interrogé, est évasif : «Je ne me souviens plus... J'ai été tellement troublé. Dans le cas de M. Ross, je crois que c'était avant qu'il ne prenne son thé. Pour Mlle Spring, il me semble bien que c'était un peu après l'avoir bu.» Les policiers le considèrent avec attention. Pour eux, Stanley F. n'est ni insignifiant ni quelconque. Au contraire, il est très intéressant ! Ce regard fuyant et inquiétant par moment, cette attitude effacée, presque obséquieuse, qui dissimule mal l'aigreur. Et puis, cette vie solitaire, renfermée, secrète... «Nous aurons quelques questions à vous poser par la suite. D'ici à là, nous vous demanderons de ne pas quitter Bovingdon...» (à suivre...)