Trois dossiers : la révision de la grille des salaires, le statut de la Fonction publique et les salaires impayés des 43 000 ouvriers, constituent la priorité de Sidi Saïd. Celui-ci estime qu'au moins deux de ces trois questions seront réglées avant la tenue de la tripartite. C'est ce qu'a déclaré, hier, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, lors de la 6e session ordinaire de la Commission exécutive nationale (CEN). Axant son intervention sur «l'urgence aujourd'hui de réviser la grille des salaires de la Fonction publique», le SG de la Centrale syndicale a, particulièrement, insisté sur le contexte marqué par «l'érosion du pouvoir d'achat», rendant, de ce fait, impérative l'augmentation des salaires de la Fonction publique, qui pourrait, a-t-il dit, intervenir avant la tenue de la tripartite. Le patron de la Centrale syndicale a estimé «incroyable qu'un enseignant ou un médecin du secteur public perçoive, en fin de carrière, un salaire de 19 000 ou 20 000 DA». En vue de procéder à cette révision, «l'Ugta a lancé une étude sur la mise en place d'une nouvelle grille des salaires des fonctionnaires», a-t-il signalé précisant avoir eu «l'accord du gouvernement pour cela». Cependant, une telle revalorisation ne peut aboutir qu'avec l'adoption du nouveau statut général de la Fonction publique qui devra être soumis au Parlement en septembre prochain. L'un ne va pas sans l'autre, les deux dossiers sont étroitement liés.Dans la foulée, Sidi Saïd n'a pas manqué de soulever la question qui constitue le troisième dossier d'«urgence» de l'Ugta, celui des salaires impayés des 43 000 travailleurs des entreprises publiques, déjà en accord avec le gouvernement. Une question qui devrait être «définitivement» réglée au mois de juin prochain, selon le SG de l'Ugta. Il est à indiquer que les membres de la CEN étaient destinataires du document de l'Ugta portant sur les principaux points sur lesquels s'appuie la contribution de la centrale au pacte national économique et social. Il s'agit, entre autres, des propositions de l'Ugta pour la relance de l'industrie et les mesures d'accompagnement qui s'appuient notamment sur «le règlement de la dette, les mesures de régulation, la fiscalité, l'organisation et la promotion de la concurrence, la normalisation et l'amélioration de la qualité des produits, la réhabilitation des zones industrielles, l'adaptation et la mise à niveau du potentiel industriel, avec des systèmes d'information performants et des mesures liées à la propriété industrielle». Les travaux de cette session ont porté, aussi, sur le nouveau Code du travail et les textes relatifs aux libertés syndicales, aux conventions de branches, qui doivent être prêtes d'ici à fin juillet prochain, et à la suppression de l'article controversé 87 bis. Ces dossiers seront discutés lors de la tripartite, dont la date n'a pas été encore fixée. Enfin, la réunion de la CEN n'a pas arrêté de date pour le 11e congrès de l'Ugta qui a été reporté à 2007.