Le pouvoir d'achat étant en constante érosion, une revalorisation conséquence des salaires s'impose. Cruciale, cette question problématique a été au centre de la 6e session ordinaire de la commission exécutive nationale (CEN) de l'UGTA, tenue hier à Alger. Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, en a donné le ton dans son discours d'ouverture, dans lequel il a insisté sur « l'urgence » de revoir la grille des salaires de la Fonction publique, mais aussi de revaloriser les salaires aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Le patron de l'UGTA, l'unique syndicat reconnu par l'Etat, s'est montré optimiste, mais surtout enthousiaste. Il promettra ainsi de s'attaquer, cette fois-ci, aux fondements de la grille des salaires des fonctionnaires qu'il qualifie d'« obsolète ». M. Sidi Saïd semble être déterminé à ne plus céder sur cette question. « Il est inconcevable qu'un enseignant ou un médecin du secteur public perçoive, en fin de carrière, un salaire de 19 000 DA ou 20 000 DA », a-t-il dénoncé. Il annonce que l'UGTA vient de lancer une étude sur la mise en place d'une nouvelle grille des salaires des fonctionnaires. M. Sidi Saïd a affirmé avoir eu l'accord du gouvernement pour augmenter les salaires, tout en saluant la « disponibilité » du nouveau chef du gouvernement à engager rapidement des discussions autour de cette question. Si le principe de l'augmentation semble être acquis, le montant et les modalités de cette hausse ne pourraient être connus que lors de la prochaine tripartite dont la date n'a jusque-là pas été fixée. La CEN souhaite que cette augmentation intervienne dans les meilleurs délais. Soit d'ici la rentrée sociale. Outre la question des salaires, les membres de la CEN ont fait le point sur nombre de dossiers qui restent suspendus depuis au moins deux rencontres tripartites. Il s'agit, entre autres, du paiement des arriérés de salaires de certaines entreprises publiques et l'application des décisions de justice en faveur des travailleurs licenciés abusivement de leurs entreprises. Dans le même contexte, M. Sidi Saïd a assuré que le problème des salaires impayés sera « définitivement » réglé au plus tard en début juin. Selon un membre de la CEN, le ministère des Participations et de la Promotion des investissements a donné son accord pour ce faire. Le statut général de la Fonction publique a été également au centre de la rencontre de la CEN. En chantier depuis quelques années, ce statut a été enfin finalisé. Selon M. Sidi Saïd, il devrait être soumis au Parlement en septembre prochain. Les travaux de cette session ont été axés également sur d'autres dossiers qui seront au centre des discussions de la prochaine tripartite, à savoir le code du travail, les conventions de branches, la suppression de l'article controversé 87-bis et le pacte national économique et social. Il est prévu ainsi que les conventions de branches soient fin prêtes d'ici à fin juillet. La révision du code du travail est toujours en cours. Selon le ministre du travail, Tayeb Louh, en charge de cette « réforme », plus de dix textes de lois du dispositif législatif national du travail seront révisés. Cette révision concernera notamment les textes relatifs aux relations de travail, les textes régissant les libertés syndicales et ceux ayant trait à l'emploi de la main-d'œuvre étrangère, de plus en plus abondante dans nos chantiers. Par ailleurs, la commission de discipline a scellé, hier, le sort de Mohamed Badaoui, secrétaire général du syndicat d'entreprise des douanes, en l'excluant définitivement de l'UGTA. Aussi des mesures disciplinaires sont tombées sur la tête de trois autres syndicalistes qui ont été suspendus, à cet effet, de leurs postes de responsabilité pour « faute grave », a-t-on appris auprès de la CEN.