En s'adressant à l'assistance, il dira que l'Ugta continuera à oeuvrer, dans la sérénité, avec le nouveau gouvernement. Le changement au sein du l'Exécutif ne semble en aucun cas chambouler l'agenda de l'Ugta. Bien au contraire, celle-ci a exprimé sa disponibilité à travailler avec le nouveau chef du gouvernement, M.Belkhadem pour mener à leurs termes les dossiers qui ont été entamés avec son prédécesseur, en l'occurrence M.Ahmed Ouyahia. Cette assurance a été réitérée, hier, par le secrétaire général de l'Ugta, M.Sidi Saïd, lors de la réunion de la Commission exécutive nationale de la Centrale syndicale. Intervenant devant les membres de la direction nationale et les cadres, M.Sidi Saïd est revenu sur cet événement qui a marqué la scène politique nationale pour expliquer la position de l'Ugta. Tout en félicitant M.Belkhadem pour ses nouvelles fonctions, Sidi Saïd a tenu à réaffirmer son «entière disponibilité au dialogue et à la concertation pour préserver la cohésion sociale». Le patron de l'Ugta n'a, cependant, pas omis de saluer l'ancien chef de gouvernement avec lequel il a collaboré pendant plus de trois ans. Ce dernier a voulu, à travers ses propos, éclaircir bien les choses devant ses cadres dont une bonne partie milite au RND. Même s'il n'a pas soufflé mot, Sidi Saïd a fait comprendre indirectement que le changement opéré à la tête de l'Exécutif n'aura aucun impact sur le fonctionnement de son organisation. «Comme elle a travaillé dans la sérénité avec l'ancien chef de gouvernement, la Centrale syndicale oeuvrera sans relâche, avec son successeur», a-t-il tenu à préciser. Ceci explique que l'Ugta est loin de renoncer à sa position de partenaire des pouvoirs publics. En s'adressant à l'assistance, Sidi Saïd a adopté un langage un peu menaçant en prévenant ses coéquipiers de tout dépassement. Il a bien déclaré qu'il n'hésiterait pas à prendre des sanctions contre ceux qui critiquent le fonctionnement de l'Ugta en dehors des réunions. «Il n'y a pas de dissidence au sein de l'Ugta», a-t-il lâché pour écarter toutes les rumeurs faisant état d'un désaccord au sein de la direction. Donc, Sidi Saïd a saisi l'occasion de la 6e session de la CEN pour remettre les pendules à l'heure une bonne fois pour toutes. Par ailleurs, et afin de prouver effectivement que la centrale ne souffre d'aucun mal et oeuvrera dans l'esprit de la continuité, Sidi Saïd dira que tous les dossiers à savoir, les salaires, le statut de la Fonction publique ainsi que les salaires impayés seront au centre des consultations avec le gouvernement. D'ailleurs, poursuit-il, le nouveau chef du gouvernement a exprimé son souhait d'engager rapidement un processus de discussion sur les questions de l'augmentation des salaires et du pacte national économique et social. S'expliquant sur la questions des salaires, il dira: «Nous avons l´accord du gouvernement pour l´augmentation des salaires». Ce dernier est allé loin dans ses promesses en soulignant «l´urgence» de réviser la grille des salaires de la Fonction publique. «Nous allons nous attaquer aux fondements de la grille des salaires des fonctionnaires qui est devenue obsolète», a t-il indiqué avant d'ajouter: «Il est incroyable qu´un enseignant ou un médecin du secteur public perçoive, en fin de carrière, un salaire de 19.000 à 20.000 dinars». Selon lui, l´Ugta vient de lancer une étude sur la mise en place d´une nouvelle grille des salaires des fonctionnaires. Quant au problème des salaires impayés, Sidi Saïd promet qu'il sera «définitivement» réglé au mois de juin. Evoquant le statut de la Fonction publique, il précisera qu'«un consensus» existe entre le gouvernement et l´Ugta sur l´élaboration d´un statut général de la Fonction publique qui sera présenté devant le Parlement en septembre prochain. Enfin, qualifiant la session ordinaire de la CEN de «très importante» pour l´avenir de l´Ugta, M.Sidi Saïd a expliqué que son ordre du jour est axé sur les dossiers de la tripartite, du pacte national économique et social, du code du travail et de la préparation du 11e congrès de l´Ugta.