Urgence n Un marché du spectacle est nécessaire pour une réelle relance de la pratique théâtrale. A travers le festival national du théâtre professionnel, il est question de dépister des opportunités en faveur de cet art et ce, à travers les expériences des uns et des autres. Mohamed Kali, journaliste, prévoit une communication avec pour titre «Etat des lieux pour un avenir de la production et la diffusion théâtrales». Il y évoque l'expérience du théâtre régional de Sidi Bel Abbes. Selon lui, la pratique théâtrale y est maintenue en exercice constant grâce à l'apport des associations et coopératives. Toutes œuvrent à mettre en place une dynamique théâtrale effective et permanente, même si les obstacles sont multiples. Outre le potentiel de ces différentes troupes, cette dynamique a lieu grâce à «l'achat du produit théâtral par des organismes et institutions hors wilaya», explique Mohamed Kali. «Ainsi, cet échange a permis de mettre sous les feux de la rampe de nouveaux talents et a réussi à fidéliser un public», dit-il. Cette nouvelle dynamique a fait que l'entrée est devenue payante, créant ainsi un marché du produit théâtral, même s'il est fluctuant et reste encore en état de structuration. Ainsi, le théâtre régional de Sidi Bel Abbes a créé un marché du spectacle en assurant la production ou la diffusion de quelques projets de certaines compagnies. Il est à souligner à cet effet que les projets présentés «sont uniquement les spectacles à petite distribution», explique M. Kali. Car la précarité financière limite l'exercice théâtral dans sa diversité et ses exigences. «L'aide du ministère suffit juste au fonctionnement de la structure, alors que la billetterie est d'un apport négligeable», déplore-t-il. Toutefois, les troupes indépendantes,avec le soutien du théâtre régional de Sidi Bel Abbes, continuent à œuvrer en montant des spectacles. Mohamed Kali appelle à la réorganisation du théâtre en instaurant un marché sous toutes ses formes : production, distribution et diffusion. Un échange qui permettrait une réelle renaissance du théâtre algérien. Par ailleurs, Mohamed Kali estime qu'il est nécessaire de redéfinir la relation qu'entretient le public avec les planches. Le théâtre, contrairement à l'idée populiste des années 1970, n'est pas gratuit. Quant au public, il est de son devoir d'apporter une contribution au maintien de l'activité théâtrale. Car sans le public, le théâtre ne pourrait exister.