Bilan n Le pays s'avère le plus dangereux qui soit pour les journalistes. Ils sont 95 professionnels à avoir perdu la vie à Bagdad et dans d'autres villes irakiennes. Les deux journalistes britanniques travaillant pour la chaîne de télévision américaine CBS sont morts, lundi matin, à Bagdad, dans un attentat-suicide à la voiture piégée conduite par un kamikaze. Un officier américain et un interprète irakien ont également été tués. L'équipe de CBS incorporée dans une unité de la 4e division d'infanterie de l'armée américaine a été la cible d'une attaque au centre de Bagdad. L'équipe de la télévision, un soldat de la division multinationale et l'interprète ont trouvé la mort au cours d'une patrouille de soldats américains et irakiens. Au moment de l'attentat, les journalistes se trouvaient à l'extérieur de leur Humvee (jeep blindée). La correspondante Kimberly Dozier, 39 ans, a été grièvement blessée, elle a été admise dans un hôpital militaire américain à Bagdad où elle a subi une intervention chirurgicale. Son état est qualifié de «critique». Du côté de Londres, le Foreign Office a confirmé la mort des deux journalistes britanniques et celle d'un capitaine de l'armée américaine et d'un interprète irakien. Paul Douglas était un journaliste expérimenté de CBS, qui avait travaillé en Irak à plusieurs reprises, en Afghanistan, au Pakistan, au Rwanda et en Bosnie. James Brolan, un pigiste, travaillait pour CBS depuis un an, à Bagdad et en Afghanistan. Il avait reçu en avril un prix accordé à une équipe de CBS pour la couverture du séisme du 8 octobre 2005 au Cachemire pakistanais. Kimberly Dozier couvrait la guerre en Irak depuis trois ans, après avoir été correspondante à Jérusalem pour une station de télévision new-yorkaise. Elle se trouve dans un «état critique», mais les médecins restent «optimistes dans leur diagnostic», selon CBS. Les décès de Paul Douglas et James Brolan interviennent au cours d'une journée particulièrement meurtrière, au cours de laquelle au moins 60 personnes ont été tuées en Irak. Ainsi, les deux victimes s'ajoutent aux 93 professionnels des médias, en majorité des Irakiens, qui ont été tués en Irak depuis l'invasion américaine du pays en mars 2003. Un pays qui est devenu le plus dangereux qui soit pour les journalistes.