Confessions n Le livre évoque la prise de conscience des femmes par rapport au pouvoir de l'écriture. Les belles Algériennes, un livre écrit par Nassira Belloula, paru aux éditions MédiaPlus, est un recueil de confidences de femmes écrivaines (comme Maïssa Bey, Samira Negrouche, Yamina Mechakra, Ndjia Abeer et bien d'autres encore) qui se sont investies dans la littérature et racontent leur expérience d'écrivaine et «le rapport fusionnel» qu'elles entretiennent avec l'écriture, un mode d'expression qu'elles considèrent comme libérateur. Une souveraineté, une affirmation de soi. Ce livre s'inscrit, comme l'écrit Ghania Hamadou, «dans une société et dans une littérature dominées par les hommes». C'est à partir de ce postulat que l'idée de faire un livre sur l'espace littéraire féminin est venue à Nassira Belloula. C'est «partir à la rencontre de cette voix féminine, plutôt de ces voix de femmes algériennes, multiples, qui redessinent le paysage littéraire», écrit Nassira Belloula, rappelant, au passage, que «nous sommes entrés dans cette littérature féminine par l'entremise d'Assia Djebar qui nous a fait partager les désirs candides, les luttes obsessionnelles, les souffrances muettes des personnages féminins, ordalies des voix féminines dont elle s'est fait le script, il y a plus d'une cinquantaine d'années». Ce livre, qui met à nu des aveux de femmes, évoque leur prise de conscience par rapport au pouvoir de l'écriture, un pouvoir qui leur permet de dire et de se dire, de faire entendre et retentir une voix, la leur. «Les femmes sont conscientes du pouvoir symbolique de l'écriture et des mots», écrit Nassira Belloula. Et d'ajouter : «L'écriture devient pour elles un haut lieu de résistance où elles livrent un combat contre un discours traditionnellement transmis par une culture et une tradition misogynes.» D'où l'idée de «l'écriture engagée, de l'écriture exutoire, de l'écriture délivrance ou encore de l'écriture simplement nécessité…» Nassira Belloula écrit : «Pénétrer dans l'univers de ces écrivaines est une aventure excitante ; chacune a son propre jardin secret, sa propre vision des choses avec une part fantaisiste et une part réaliste ; souvent, les frontières entre ces deux mondes sont si minces, d'où les forces et l'imaginaire de ces femmes. Les écrivaines que nous avons rencontrées possèdent toutes une idée assez précise de leur propre «nature» d'écrivaine ; chacune en propose une définition fort intéressante. Différentes les unes des autres, liées entre elles juste par cette alchimie qu'elles ont des mots.»