Controverse Contacté par téléphone, le chef du groupe, Abbas Mekhalif a confirmé que les débats étaient contradictoires. Certains députés ont proposé le rejet en bloc des ordonnances tandis que d?autres ont plaidé en faveur de leur adoption. Ces derniers ne manquent pas d?arguments. En premier lieu, il s?agit pour eux de placer l?intérêt suprême du pays au-dessus des considérations partisanes. C?est l?avis de Nouredine Fekair, qui souligne que les ordonnances proposées ont surtout trait à l?adhésion de l?Algérie à l?OMC et une autre sur l?amendement de la loi sur la monnaie et le crédit. Pour notre interlocuteur, le président Bouteflika a préféré ce genre de procédé par souci de rapidité, car les projets de lois nécessitent un long débat avant leur adoption. En outre, le président a parfaitement le droit constitutionnel d?émettre des ordonnances. La position de ce député a été reprise par le communiqué du groupe parlementaire qui fait référence à «l?esprit de responsabilité et à l?intérêt supérieur du pays». D?autres députés, en revanche, ont considéré que le président abuse justement de ses prérogatives et qu?il ne peut plus ignorer continuellement les pouvoirs dévolus aux députés. Une troisième voie s?est dégagée au cours des débats et consiste à décider au cas par cas de l?opportunité de l?adoption des ordonnances. C?est notamment l?avis du député Abderrezak Dahdouh. Ce dernier s?appuie sur les rapports de la commission des finances, présidée par un autre membre du FLN, à savoir Benalia Boulahouadjeb. Dans les circonstances où l?avis de la commission est favorable, Dahdouh ne voit pas de raison de rejeter lesdites ordonnances. Le même député est aussi chef de cabinet de Ali Benflis, le secrétaire général du FLN et, à ce titre, il dit que le parti n?a pas l?intention d?émettre des directives de vote aux députés, car ils sont investis par les électeurs. A ce stade, c?est l?option du vote, selon la conscience de chaque député, qui est mise en avant. Cette tendance est notamment défendue par le député Sanhadji qui veut ainsi préserver l?institution parlementaire des tensions qui traversent la scène politique. Lors de la réunion, les députés ont aussi soulevé la question de la dissolution de l?APN. Les députés se sont exprimés en leurs noms personnels et ont promis en toutes circonstances de s?astreindre à l?application des décisions du parti sur ce point. Pour Nouredine Fekair, l?important est de sauvegarder la cohésion du groupe parlementaire, même si les points de vue ne sont pas toujours convergents. Sur ce point, au moins, le FLN peut être tranquille pendant un certain temps car les absents étaient peu nombreux. Cela dément ce que les partisans de Benflis considèrent comme des rumeurs à propos de la désertion massive des députés qui auraient rejoint le camp du «mouvement de redressement». D?ailleurs, indique-t-on au FLN, l?invitation de Abdelaziz Belkhadem, animateur de ce mouvement, aux députés d?adopter les ordonnances sont purement et simplement ignorées. Après la réunion, le bureau du groupe parlementaire a rédigé un communiqué pour procéder à la synthèse des débats et préparer le vote d?aujourd?hui. Le communiqué salue également le courage dont ont fait preuve les magistrats qui ont failli être «manipulés» dans la campagne menée contre le FLN.