Insuffisances n Il a fallu attendre les années 1990 pour que l'on commence à s'intéresser à l'allergie en Algérie. Quinze ans plus tard, des avancées ont été enregistrées, mais des lacunes freinent toujours les praticiens dans leur élan. «Il faut mettre en place une véritable spécialité en allergologie dans nos universités de médecine», a affirmé le professeur Douagui, lors d'un congrès algéro-français organisé entre le 31 mai et le 2 juin à l'hôtel El-Aurassi. Evoquant les problèmes que connaît son secteur, il a relevé également le nombre insuffisant de médecins formés à la prise en charge de personnes souffrant d'allergies. Par conséquent, le spécialiste préconise une formation initiale pour les étudiants en médecine afin de les munir de connaissances fondamentales sur les maladies allergiques. Il est aussi question d'organiser des stages de perfectionnement, dans des services hospitaliers, destinés aux médecins algériens spécialistes d'organes impliqués dans le domaine de l'allergologie. Au manque de personnel médical qualifié s'ajoute l'absence de centres spécialisés dans la prise en charge des maladies allergiques au-delà de la wilaya d'Alger. Cela pousse bon nombre de malades à se déplacer vers le CHU de Beni-Messous, seul centre médical spécialisé en la matière. «Ils viennent de partout», dira M. Douagui, qui précise que cela ne doit pas faire oublier le travail accompli par les médecins dans les différentes régions du pays. «Toutefois, quand il s'agit de cas compliqués, seul notre centre peut prendre en charge les malades», a-t-il ajouté. «Une situation qui devrait changer, a-t-il précisé, avec la création de centres régionaux et l'arrivée de nouveaux spécialistes que nous formons à raison de 30 par année.» Ainsi, dans les 4 à 5 années prochaines, le problème de couverture médicale ne devrait plus poser de problèmes. Par ailleurs, le professeur Douagui souligne les insuffisances qui ne permettent pas à sa corporation de mener à bien sa mission : non-remboursement des actes allergiques, réglementation des allergènes anarchique et absence d'une volonté des institutions de prendre en charge des malades allergiques. Concernant la lutte contre cette maladie, un programme national de prise en charge et de prévention de l'asthme et des maladies allergiques figure dans une liste de recommandations qu'ont adressée les allergologues aux pouvoirs publics au terme de ce troisième congrès. Hérédité ? n De nombreuses études ont permis d'observer que lorsque les deux parents sont allergiques, la probabilité d'avoir des enfants allergiques est de 50% et la proportion est encore plus importante si les conjoints ont la même allergie. Quand aucun des parents n'est atteint, la proportion chute à 10%. S'il existe bien une prédisposition génétique à l'apparition des allergies, l'explosion du nombre de cas ne peut être imputée uniquement à ce «déterminisme».