Action n L'Association pour la sauvegarde de la jeunesse de la wilaya d'Alger est l'initiatrice de l'opération psychobus, qui consiste à se déplacer dans les quartiers de la capitale pour se mettre à la disposition des jeunes en difficulté. «C'est une première au niveau mondial, je l'ai exposée à Paris et les Français l'ont bien appréciée», déclare Abdelkrim Abidat, président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, rencontré à El-Biar, en marge de l'opération psychobus organisée, à la place Kennedy. Initiée au début de cette année, cette opération consiste à sillonner les quartiers d'Alger, notamment les plus «chauds» et à se mettre à l'écoute des jeunes confrontés à la toxicomanie et au tabagisme. «Une fois dans le bus, le jeune sera pris en charge par toute une équipe médico-psycho-pédagogique qui assure un sérieux travail d'accompagnement thérapeutique», ajoute notre interlocuteur. L'opération connaît un engouement important des jeunes atteints par ce fléau social, «en l'espace de trois heures, j'ai reçu une soixantaine de personnes, dont la plupart sont des drogués», affirme le docteur Ben Handouz, médecin généraliste rencontré à l'intérieur de ce cabinet ambulant (un fourgon J5) en pleine séance avec un patient. «J'ai 28 ans, j'ai commencé à fumer en 1991. Au début, c'était seulement la cigarette et plus tard, tous genres de stupéfiants confondus…, maintenant je veux bien en finir, je cherche le remède», déclare ce dernier. Le docteur ne lui prescrit pas de médicaments, mais il l'oriente pour des séances de psychothérapie au niveau du centre de prévention et de psychothérapie sis à Mohammadia qui travaille en collaboration avec l'association. En revanche, «une tisane thérapeutique peut lui être proposée après ces séances à un prix symbolique de 200 DA, qui équivaut à celui d'un morceau de zatla (…)», selon notre interlocuteur qui ajoute que le choix de ce prix n'est pas fortuit. Il a pour but de mettre le toxicomane devant la nécessité de choisir entre cette tisane qui lui redonne l'espoir de vivre ou la drogue qui le détruit. Afin de redonner confiance à ces jeunes, le docteur se met à tenir le langage de tout un chacun. Concernant les tranches d'âges qui se présentent au psychobus, le docteur Ben Handouz précise qu'il s'agit généralement de la tranche de 16 - 25 ans, mais il y a aussi des parents qui viennent, inquiets du comportement de leurs enfants. C'est le cas de cette quinquagénaire qui semble très anxieuse. «Je ne les ai jamais surpris en flagrant délit, mais je suis sûre qu'ils se droguent», dit-elle parlant de son fils et de son beau-fils. Le médecin l'incite à les convaincre de se présenter eux-mêmes. Selon toujours Abidat, il est envisagé d'élargir cette démarche, réalisée en collaboration avec les représentants des institutions étatiques (ministères de l'Emploi, de l'Education, de la Formation et l'Enseignement professionnels et de la Justice), à d'autres wilayas et atteindre l'objectif d'un bus pour chaque wilaya à l'horizon 2007.