Mobilité n Suivant des méthodes soigneusement adaptées, l'Association d'aide aux jeunes en difficulté effectue d'incessantes interventions, notamment des actions de proximité. «L'assuétude aux drogues est toujours une souffrance à soulager, un malheur à conjurer, un appel à entendre, un langage à comprendre… Séminaires et conférences ont été organisés à cet effet. Toutefois, cela n'a pas abouti puisque les principaux concernés n'y ont pas assisté. A par tir de là, nous avons pensé à créer un psychobus : cabinet ambulant qui comprend un médecin, un psychologue, un éducateur spécialisé et des assistantes, pour sillonner les quartiers de la capitale avec pour objectif de prévenir des dangers de la toxicomanie en établissant une relation de confiance directe avec les drogués», explique A. Abidat. Ce psychobus, véritable pionnier et espace d'échanges, permet à toute personne confrontée à la toxicomanie de sortir de l'isolement et de dédramatiser son problème et ce, par la suggestion de solutions adéquates. Les sorties se font en partenariat avec des cellules de proximité de la Sûreté d'Alger. «Notre équipe pluridisciplinaire accueille, écoute, accompagne, conseille pour convaincre la personne à se soigner dans notre espace toxico-thérapeutique. Nous commençons par lui expliquer les effets positifs de la tisane qu'on lui offre.» Outre cette opération, l'association en question est, selon son président, devenue de facto un lieu de formation des éducateurs de quartiers et des assistants. 1 000 éducateurs ont été formés dans le but d'assurer la prévention de proximité. Cette démarche «est réalisée en collaboration avec l'APC et la direction d'emploi de la wilaya d'Alger, qui verse une petite mensualité à chaque éducateur. Notre objectif est d'aider le jeune par son semblable qui a, peut-être, vécu la même détresse», révèle notre interlocuteur. En milieu scolaire où la violence et la drogue ont pris des dimensions alarmantes, l'association effectue des consultations et des rencontres-débats avec les élèves, avec des thèmes précis : drogue, toxicomanie, sida et stress. «Jusque-là, nous avons organisé 594 interventions dans des établissements scolaires des trois paliers. Saisissant l'opportunité, notre structure accompagne les jeunes et les moins jeunes qui pensent au suicide, afin de les aider à retrouver la confiance en soi». Par ailleurs, il convient de signaler que cette association est une cellule de guidance parentale. «Beaucoup de parents se trouvent perdus et angoissés à cause de leurs enfants qui traversent des crises de puberté et présentent des troubles comportementaux inquiétants. Dans ce cas, notre équipe aide ces parents à surmonter cette inévitable mutation.» Outre cela, conclut A. Abidat, «nous conseillons et orientons des jeunes promoteurs qui veulent monter des projets». l Proposant un éventail de possibilités d'accompagnement et de soins thérapeutiques, l'espace de relaxation est un carrefour où des jeunes, qui se sont débarrassés de la consommation de stupéfiants et de drogues, se rencontrent. Non pas, bien sûr, pour rouler des joints, mais pour se relaxer et se détendre dans une convivialité à nulle autre pareille. C'est ainsi qu'ils ont repris une vie normale. Belle vie que celle-ci !