Résumé de la 23e partie n Omar finit par se ressaisir. Malika lui écrit pour lui demander de lui rester fidèle. Les années passent. Il a obtenu son diplôme et il a entrepris une spécialité. Il a fini sa spécialité et il travaille maintenant dans un grand hôpital. C'est déjà un médecin connu et il est respecté par ses pairs pour son sérieux et la qualité de son travail. Ses parents sont fiers de lui et sa mère, maintenant, voudrait bien le marier. – Si tu as une femme en vue, lui dit-elle, indique-la moi, j'irai aussitôt demander sa main ! – Je ne suis pas pressé de me marier ! répond-il. – Mais tu avances en âge, je voudrais bien que tu fondes un foyer.... – ça peut attendre, maman ! Et quand elle insiste, il trouve comme prétexte l'exiguïté du logement familial. – Attends que j'aie un logement ! – Je te donnerai ma chambre, dit Ouarda. – Non, non, je ne vais pas vous chasser de votre chambre, papa et toi ! – Ton logement tarde à venir ! – Nous attendrons ! Ouarda tente aussi une sorte de chantage affectif. – Ton père est malade, tu ne vas pas attendre qu'il meure pour te marier ! – Ne dis pas cela ! – Moi aussi je peux mourir... Nous voulons tellement te voir installé ! Ton frère aîné est à l'étranger et il n'a pas l'intention de revenir, toi, tu pourrais nous donner la satisfaction que nous te demandons ! Il est très ému, mais son amour pour Malika est plus fort. Il résiste donc. Malika ne lui a plus écrit, n'a plus donné signe de vie, mais il l'aime toujours, aussi fort que le premier jour. Parfois, quand il a la nostalgie d'elle, il prend le gros cahier et il note ses impressions. «Aujourd'hui, c'est ton anniversaire, tu as eu vingt-sept ans... Vingt-sept ans : cela fait plus de dix ans que je ne t'ai vue... tu as dû grandir, tu as dû aussi embellir, mais pour moi, tu es toujours la même...» Il dialogue avec elle, lui fait des confidences : «Maman a de nouveau parlé de mariage. La pauvre : elle voudrait tant me voir installé, avec des enfants ! Moi aussi je le veux : mais si c'est toi que j'épouse et si ce sont nos enfants ...» Ce cahier, qu'il a commencé à tenir quelques jours après le départ de la jeune fille, est presque plein : c'est toute l'histoire de Omar — le roman de Omar et de Malika — qui y est inscrite... Un matin, contre toute attente, il reçoit une lettre : elle est d'elle mais elle ne contient qu'un mot : «Pardon !» Il l'embrasse, la serre contre son cœur, pleure... Pardon ? C'est pour le faire attendre peut-être, mais le fait qu'elle donne signe de vie lui suffit pour être heureux. Elle l'aime, elle pense à lui... (à suivre...)