C'est en arrivant en Europe que le spiritisme, au début limité aux «esprits frappeurs» (on interroge l'esprit qui répond par des coups donnés contre un mur ou une table), acquiert ses moyens d'expression : écriture automatique, tables tournantes, voix d'outre-tombe, poltergeists ou esprits frappeurs, etc. La procédure la plus courante est celle de la table tournante : assis autour d'un guéridon, les participants joignent les mains et l'esprit répond aux questions que lui pose le médium, en frappant, par des balancements de la table, des coups. Un secrétaire de séance note les coups : chaque coup correspondant à une lettre de l'alphabet ; on obtient, en les assemblant, des messages. Mais ces démonstrations ne suffisaient pas à faire du spiritisme une doctrine : celle-ci avait besoin d'un théoricien, d'un guide qui codifie en quelque sorte sa pratique. Ce guide, la France le fournira en la personne de Hippolyte Rivail, qui prendra le nom d'Allan Kardec. Né en 1804, Rivail a d'abord été un enseignant, adepte de la pédagogie moderne, s'efforçant de répandre l'esprit scientifique dans la jeunesse en lui faisant prendre conscience des découvertes de la science et en luttant contre les superstitions ! Mais en même temps, depuis sa jeunesse, il s'intéresse aussi aux faits étranges et a accumulé une importante documentation sur le sujet. C'est pourquoi des amis, dont un éditeur, Didier, vont lui demander de faire une synthèse de ces documents et d'en présenter une version publiable. Il commence par refuser, puis, subissant des pressions de ses amis, il finit par céder.