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Séisme de 2003, le tournant
Publié dans Info Soir le 20 - 06 - 2006

Traumatisme n Certains habitants de la région de Boumerdès ne supportent plus de loger dans des maisons en béton.
«Il existe une sorte de phobie du bois dans notre pays. Fort heureusement, les choses commencent à changer dans le bon sens depuis un moment !» C'est en ces termes qu'a répondu Nacer Chaker, représentant de la société Préfabriqué El-Biar (PEB), à notre question de savoir pourquoi les constructions en bois n'ont pas la cote chez nous. Selon lui, il y a de plus en plus de citoyens qui préfèrent les chalets aux maisons en dur depuis le séisme du 21 mai 2003, «surtout dans la région de Boumerdès», précise-t-il. Il semble que certains habitants de la région ne peuvent plus loger dans des maisons en béton, choqués qu'ils sont par ce qu'ils ont vécu il y a de cela trois ans.
Pour eux, «les chalets sont les logements les plus sûrs au monde», note le représentant de PEB, tout en soulignant que dans les zones sismiques telles que Alger et Boumerdès, les constructions en bois «sont les plus adéquates car elles ne constituent aucun danger pour leurs occupants». «C'est pourquoi elles doivent être encouragées dans toutes les régions exposées aux risques de catastrophes naturelles», ajoute-t-il.
Selon notre interlocuteur, certains particuliers optent pour ces constructions pour le confort qu'elles procurent et d'autres «par nécessité», car, explique-t-il, «elles sont plus abordables que les constructions en dur, avec 120 millions de centimes environ, on peut avoir un F3 de 60 m2».
Cependant, les problèmes de l'immobilier et du financement se posent souvent pour les personnes intéressées par ce genre de construction. Il est utile de signaler à ce sujet que les banques financent seulement les constructions en dur. Qu'à cela ne tienne, les constructions en bois ont de l'avenir dans notre pays «malgré tout», selon Nacer Chaker, pour qui le bois résiste aussi bien à la chaleur qu'au froid : «Dans certaines régions des USA, le mercure affiche parfois jusqu'à 50°, voire plus, sans que les habitations construites en bois pour la plupart subissent le moindre dégât. Pareil au Canada où il fait tout le temps froid.»
Aussi, de l'avis de M. Chaker, «les chalets peuvent avoir une longue durée de vie à condition de les entretenir. A titre d'exemple, une annexe de l'APC de Chlef construite en bois en 1954 est toujours intacte». Il y a lieu de signaler enfin que PEB est une entreprise publique spécialisée dans les constructions en bois fondée en 1934.
«Ce qui fait notre force, ce sont les délais de réalisation et la qualité de nos chalets : un F3 de 60 m2 peut être monté en l'espace de 24 heures», affirme en guise de conclusion Nacer Chaker.


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