Le squelette retrouvé dans le mausolée d'Abelassa est-il vraiment celui de Tin Hinan, l'ancêtre des Touareg ? L'analyse des restes ainsi que des bijoux dont était paré le squelette indiquent qu'il s'agit bien du squelette d'une femme mesurant entre 1,72 et 1,75 m (elle était donc très grande) âgée d'une quarantaine d'années à sa mort. Une mort prématurée, sans doute due à un accident ou à une maladie. Le personnage, ainsi que le montre une déformation des vertèbres lombaires, était affligé d'une infirmité qui devait le faire boiter. Or, on sait, d'après Ibn Khaldoun, que l'ancêtre des Touareg, le Berbère Houara, s'appelait Tiski la Boiteuse. Tiski était peut-être le vrai nom de la reine ; Tin Hinan, qui signifie «celle des campements», n'étant que son surnom. Un surnom qui a fini par s'imposer et surtout qui est devenu sacré. On sait, en effet, que les Touareg, pour préserver leur ancêtre de toute atteinte, ne donnent jamais son nom, alors que ce même nom a tendance à se répandre dans les régions du Nord, notamment en Kabylie. Le nom de Tiski, lui, est à rapprocher du touareg nigérien teske (bienfait). Le nom d'Abalessa s'explique aussi par le touareg abalesles (fait d'être content, heureux).