Résumé de la 110e partie n Les soldats chrétiens tombèrent dans un profond sommeil. Scharkân saisit cette opportunité pour libérer tous ses compagnons… Alors, sans perdre de temps, ils s'armèrent des armes des chrétiens ivres et s'emparèrent de leurs chevaux et, sans bruit, s'éloignèrent, en remerciant Allah pour leur délivrance. Ils se mirent alors à une allure fort rapide et finirent par arriver au haut de la montagne. Alors Scharkân les fit s'arrêter un instant et leur dit : «Maintenant qu'avec l'aide d'Allah nous sommes en sûreté, j'ai une idée à vous communiquer.» Ils répondirent tous : «Et quelle est cette idée ?» Il dit : «Nous allons nous disperser un peu de tous les côtés sur le sommet de cette montagne, et nous allons grossir nos voix et crier de toutes nos forces : ”Allahou akbar !” Alors toutes les montagnes et les vallées et les rochers résonneront et les impies, encore ivres, croiront que toute l'armée des musulmans s'abat sur eux. Alors, étourdis, ils s'entre-tueront dans les ténèbres et feront d'eux-mêmes un carnage très grand jusqu'au matin.» A ces paroles, ils répondirent par l'ouïe et l'obéissance, et firent tout ce que leur avait conseillé Scharkân. Aussi, à ces voix qui tombaient des montagnes, répercutées mille fois dans les ténèbres, les mécréants se levèrent avec effroi et revêtirent en hâte leurs armures en s'écriant : «Par le Christ ! L'armée musulmane est tout entière sur nous !» Et, affolés, ils se jetèrent les uns sur les autres et firent d'eux-mêmes un grand carnage et ne s'arrêtèrent qu'avec le matin, alors que la petite troupe des Croyants s'éloignait rapidement dans la direction de Constantinia. Or, pendant que Daoul'makân et Scharkân, avec le vizir Dandân et les guerriers, marchaient vers le matin, ils virent devant eux s'élever une poussière très dense... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et se tut discrètement. Elle dit : Ils virent devant eux s'élever une poussière très dense, et entendirent des voix qui criaient : «Allahou Akbar !» Et, quelques instants après, ils aperçurent, avec ses étendards déployés, une armée musulmane qui s'avançait vers eux rapidement. Et sous les grands étendards sur lesquels étaient écrits les mots de la foi : «Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah ! Et Mohammad est l'Envoyé d'Allah !» apparurent, à cheval, à la tête de leurs guerriers, les émirs Rustem et Bahramân. Et derrière eux, comme les vagues innombrables, s'avançaient les guerriers musulmans. Aussitôt que les émirs Rustem et Bahramân virent le roi Daoul'makân et ses compagnons, ils mirent pied à terre et vinrent lui présenter leurs hommages. Et Daoul'makân leur demanda : «Et comment vont nos frères musulmans, sous les murs de Constantinia ?» Ils répondirent : «En toute santé et en tous bienfaits ! Et c'est le grand chambellan qui nous a dépêchés vers vous autres, avec vingt mille guerriers, pour vous porter secours.» Alors Daoul'makan leur demanda : «Et comment avez-vous su le danger que nous courions ?» Ils répondirent : «C'est le vénérable ascète qui, après une marche de jour et de nuit, est accouru nous annoncer la chose et nous presser de courir ici. Et il se trouve maintenant en sécurité auprès du grand chambellan ; et il encourage les Croyants à la lutte contre les Infidèles enfermés dans les murs de Constantinia.» (à suivre...)