Au moment où le commerce de la drogue prend de l'ampleur faisant chaque jour plus de victimes parmi les jeunes, ceux-ci sont carrément livrés à leur sort. Ni les autorités compétentes ni le mouvement associatif ne jouent le rôle qui est le leur pour les aider. La commercialisation et la consommation des stupéfiants ne cessent de prendre de l'ampleur dans notre pays, notamment dans les quartiers populaires des grandes villes et les villages enclavés des régions de l'intérieur et du sud. Le niveau intellectuel, quel qu'il soit, n'est pas un facteur de protection des jeunes de ce phénomène dévastateur, d'autant que les facultés et cités universitaires ne sont pas épargnées. Tel est le constat dressé lundi par les membres de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (Onasj), les représentants des douanes algériennes ainsi que des membres du programme des Nations unies pour la lutte et la prévention contre les drogues, lors de la journée d'information organisée à la salle Ibn-Khaldoun à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie. Les intervenants ont déploré la carence en matière de structures d'accueil, de sensibilisation et de prise en charge thérapeutique des toxicomanes. «Alger, qui compte plus de trois millions d'habitants, dont la grande partie est composée de jeunes, ne dispose que de deux centres de prévention et les associations de quartiers ne procèdent à l'organisation des activités de sensibilisation qu'à l'occasion de la Journée mondiale. Cela alors que le vice ravageur accapare de larges couches de la population», a indiqué Abdelkrim Abidat, président de l'Onasj, appelant les autorités locales et le mouvement associatif à renforcer les mécanismes de lutte et de sensibilisation contre ce phénomène. Dalila Bouras, assistante à l'information auprès du programme des Nations unies, a affirmé, pour sa part, que l'organisation onusienne est «prête à appuyer le mouvement associatif pour l'éradication du fléau en question par un soutien financier et des sessions de formation au profit du personnel des centres de prévention et des associations», mais, ajoute notre interlocutrice, c'est à la société civile de manifester son intérêt et sa conscience quant à la protection des citoyens des effets néfastes de la toxicomanie, faisant allusion à l'insouciance d'une grande partie des associations de quartiers. Par ailleurs, M. Abidat, président de l'Onasj, affirme que le nouveau centre de prévention et de psychothérapie, sis au bâtiment 42 de la cité 632 Logements, Mohammadia (El-Harrach) est fonctionnel depuis quelques mois et reçoit quotidiennement une moyenne de 30 jeunes en danger moral. «Les consultations sont gratuites dans ce centre qui dispose de tous les moyens nécessaires et d'un staff de professionnels et de spécialistes ; médecins, psychologues, éducateurs…La tisane thérapeutique destinée à soutenir les efforts du jeune dans l'arrêt de la consommation de la drogue et du tabac y est aussi disponible», a-t-il précisé. L'Onasj a, en outre, mis un numéro vert (021 63 52 05) et le numéro du nouveau centre de Mohammadia (021 53 80 80) à la disposition des jeunes touchés par ce fléau.