De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que nous sommes à la troisième semaine du mois de Ramadhan, les prix des produits alimentaires n'ont pas baissé, contrairement aux prévisions de certains responsables. Vendredi dernier, au niveau du marché hebdomadaire de Bouira, seuls l'oignon et la pomme de terre se vendaient à moins de 60 DA, les autres produits ont pris leur envol, et, dans ce cas, le consommateur exigeant doit consacrer une forte somme, laquelle, malheureusement, n'est pas à la disposition d'une large couche de la population, surtout que la conjoncture coïncide avec la rentrée scolaire. L'appréhension des citoyens augmente au fur et à mesure que la fête de l'Aïd approche. A chaque occasion ou évènement, la vente illicite prend de l'ampleur. L'apparition d'étals de commerce informel aux différents endroits de la ville de Bouira, tels que la place Rahim Ghalia et d'autres ruelles de la cité Ecotec au chef-lieu après le f'tour, en témoigne. Des dizaines de jeunes vendeurs exposent des effets vestimentaires, des articles scolaires et autres objets de quincaillerie pour les passants, au vu et au su des autorités. Durant les jours du marché, des produits alimentaires sont écoulés après avoir été exposés à même le sol. Face à cette situation, alors que les équipes de contrôle chargées, durant ce mois, de lutter contre le commerce illicite peinent à couvrir tout le territoire de la région et à intervenir à tout moment, les consommateurs sont devenus l'otage de ces vendeurs, lesquels pratiquent des prix hors de portée ou commercialisent des produits sans autorisation et, souvent, dans des conditions désastreuses, sans scrupule, en quête de gros bénéfices. Sur le terrain, comme c'est le cas dans d'autres secteurs tels que l'éducation, la culture et la jeunesse, le rôle du mouvement associatif est quasiment inefficace. Au niveau de la wilaya, aucune association de protection des consommateurs n'a été créée ces dernières années. Les rares initiatives prises par des citoyens pour se structurer dans une telle association ont buté sur les tracasseries administratives ou sur la démobilisation des adhérents. Face à cette inertie voulue par certains responsables locaux, les services chargés de la prévention des différentes maladies insistent sur la vigilance des citoyens, lesquels doivent prendre soin, par exemple, de s'approvisionner chez des commerçants légaux et de réclamer des produits qui sont conservés dans de bonnes conditions.