Nécessité n Pour une meilleure prise en charge des toxicomanes, le chef de ce centre suggère la mise en place de mêmes infrastructures dans toutes les wilayas. Mis en place en juin 1991 et opérationnel depuis 2005 seulement, le Centre de proximité de prévention et de psychothérapie de Mohammadia tente, vaille que vaille, de prendre en charge les toxicomanes. Le centre relève de l'Association pour la sauvegarde de la jeunesse et est encadré par un personnel détaché du ministère de la Santé. Une structure exiguë qui nécessite, vu son importance, l'extension et plus de moyens humains et matériels. «Une équipe médicopsychologique est mobilisée pour répondre à la demande toujours pressante et angoissée des toxicomanes ou de leurs parents. Les consultations médicales et psychologiques se font gratuitement, ce qui incite les personnes en danger moral à se rapprocher de nos services», affirme Yazid Chami, chef du centre qui reçoit quotidiennement une trentaine de citoyens venant aussi bien de la capitale que des autres régions du pays. Des jeunes, des adultes accompagnés de leurs parents que nous avons rencontrés au centre sont déterminés à mettre fin au cercle infernal. «Je suis là car je n'ai qu'une vie et je veux la sauver.» Telle est la volonté exprimée par ceux qui ont vécu l'enfer et ne souhaitent que retrouver une vie paisible. Des éducatrices du centre, explique Belhandouz, médecin, accueillent les toxicomanes, les écoutent dans un premier contact dont l'objectif est d'instaurer un climat de confiance pour leur permettre d'évoquer leurs problèmes ainsi que leur expérience avec les drogues. Des projets thérapeutiques adéquats sont mis en place pour les différents cas reçus, selon le taux de dépendance, l'âge de la personne et sa situation sociale, ajoute notre interlocuteur. Une fiche de suivi thérapeutique est, en effet, établie pour chaque patient en vue d'assurer un suivi efficace et mieux mesurer l'évolution de la situation. «Le type de drogue consommée, les antécédents médicaux de la famille, le poids du patient (la drogue fait maigrir) et les apparences physiques sont les éléments qui déterminent la nature et le volume du traitement nécessaire. Les patients subissent obligatoirement trois consultations par mois et leur traitement se fait par des plantes médicinales efficaces à toutes sortes de dépendance», ajoute-t-il. Les psychologues accompagnent les toxicomanes dans ce processus et les confortent dans une insertion ou réinsertion sociale. Les spécialistes du centre conseillent aux patients la pratique du sport. «Cela leur permet une meilleure oxygénation du corps et la libération des toxines à travers la sueur», explique le Dr Belhandouz, précisant que la relaxation physique se fait au niveau du centre sis à la rue Hamani qui dépend également de l'Association pour la sauvegarde de la jeunesse. Abordant l'aspect de prévention, le Dr Belhandouz estime que les parents doivent prendre conscience du comportement de leurs enfants, s'appuyant sur le dicton français. «Il ne faut pas aimer l'enfant, mais il faut l'éduquer.»