Résumé de la 35e partie n Omar a hâte de revoir Malika, mais les jours passent sans qu'elle donne signe de vie... Il est très inquiet. Comme chaque jour, en arrivant, il demande aux infirmières : «Quelqu'un m'a-t-il demandé ?» A chaque fois la réponse est négative ou alors, si quelqu'un l'a demandé, ce n'est pas la personne qu'il attend. «Vous savez, précise-t-il à chaque fois, une jeune femme aux yeux bleus...» Il dit bleus, mais il pense «pervenche» car c'est le mot qu'il utilisait, parce qu'il l'aimait, autrefois, pour qualifier ses yeux... Et dans son bureau, ces yeux sur lesquels il se concentre le ramènent en arrière. Elle sort du lycée. Aujourd'hui, elle a mis une ravissante robe bleue décolletée, ou alors rouge avec une collerette blanche et de petites manches bouffantes, des robes qui mettent toujours en relief la blancheur immaculée du cou et des bras. Elle aime aussi lâcher ses longs cheveux noirs et quand elle se maquille (en fait, elle se maquille rarement), c'est toujours légèrement : juste un peu de noir pour mettre en valeur le bleu de ses yeux et un peu de rose pour rehausser son teint. «Malika», soupire-t-il. Pourquoi ne revient-elle pas ? Il lui a pardonné, il ne lui en a jamais voulu, au fond de son cœur, de l'avoir abandonné... Il l'aime trop pour lui en vouloir ! Un matin, alors qu'il pose la question habituelle : «Quelqu'un m'a-t-il demandé ?», Amal qui vient d'arriver, dit négligemment : — Malika te passe le bonjour.... Il la regarde, stupéfait : — Malika... Comment connais-tu Malika, toi ? Le ton est agressif, Amal s'effraye. — C'est la dame que tu as reçue l'autre jour... — Oui, mais comment lui as-tu parlé ? — Je l'ai vu au service d'oncologie... Il pâlit. — Au service d'oncologie ? Qu'est-ce qu'elle venait faire là ? — Elle était avec un monsieur... — Je te demande ce qu'elle faisait là ! — Je ne sais pas... Je l'ai juste reconnue et je l'ai saluée... Elle m'a reconnue aussi et m'a demandé de te passer le bonjour... C'est tout ! Il s'emporte : — Tu aurais dû lui demander ce qu'elle faisait là ! — Je n'ai pas osé ! Il hausse les épaules et la laisse. Son cœur bat très fort. Il est très ému. L'oncologie, les tumeurs, le cancer... Il se dit que ce n'est pas elle, que c'est peut-être, que c'est sûrement le mari qui est malade... Elle, quand elle est venue le voir, c'était juste pour une fatigue, une petite anémie... (à suivre...)