Castellum Tingitanum a été également, durant la période chrétienne, un évêché important. On a exhumé les restes d'une grande basilique à cinq nefs, dont le sol était entièrement couvert de mosaïques. Dans un hémycicle se trouvaient les restes d'un évêque appelé Reparatus. Une inscription, figurant sur une mosaïque, fait remonter sa construction à 324, sous l'empereur Constantin. C'est le plus ancien lieu de culte chrétien daté de l'Afrique. Les mosaïques de la basilique et les colonnes d'une église du IVe siècle ont été réutilisées dans l'église, construite au XIXe siècle par les Français. On ignore comment a fini Castellum Tingitanum, peut-être a-t-elle été détruite par un tremblement de terre, les séismes étant fréquents dans la région, ou alors ruinée par les guerres. Les Romains puis les Byzantins ont subi de tout temps les assauts des populations berbères, réfugiées dans les montagnes voisines du Dahra et de l'Ouarsenis. Quoi qu'il en soit, le site semble avoir été abandonné sous les musulmans, les populations, qui appartiennent à la grande tribu berbère des Maghraoua, préférant habiter dans les montagnes. Les vestiges romains, notamment les statues de la période païenne, ont dû être associés à l'idolâtrie et, de ce fait, susciter de l'aversion pour les lieux.