Résumé de la 124e partie n Une caravane chargée de somptueux objets prend la direction de la Ville-Blanche. Le but de cette expédition : demander la main de la fille du roi Zahir-Schah au roi Soleïmân-Schah… Et le vizir répondit par l'ouïe et l'obéissance. Et il partit avec toute sa caravane et se mit à voyager avec célérité, le jour comme la nuit, traversant montagnes et vallées, rivières et torrents, plaines désertes et plaines fertiles, jusqu'à ce qu'il ne fût plus qu'à une journée de marche de la Ville-Blanche. Alors le vizir s'arrêta, pour le repos, sur le bord d'un cours d'eau, et envoya un courrier rapide prendre les devants pour annoncer son arrivée au roi Zahr-Schah. Or, il se trouva justement qu'au moment où le courrier, arrivé aux portes de la ville, allait y pénétrer, le roi Zahr-Schah, qui prenait le frais dans un de ses jardins situé près de là, vit ce courrier et devina que c'était un étranger. Il le fit aussitôt appeler et lui demanda qui il était. Et le courrier répondit : «Je suis l'envoyé du vizir tel, campé sur le bord de la rivière telle, et qui vient chez toi de la part de notre maître le roi Soleïmân-Schah, maître de la Ville-Verte et des montagnes d'Ispahân !» A cette nouvelle, le roi Zahr-Schah fut extrêmement ravi, et fit offrir des rafraîchissements au courrier du vizir, et donna à ses émirs l'ordre d'aller à la rencontre du grand envoyé du roi Soleïmân-Schah, dont la suzeraineté était respectée jusque dans les pays les plus reculés et sur le territoire même de la Ville-Blanche. Et le courrier baisa la terre entre les mains du roi Zahr-Schah en lui disant : «Demain le vizir arrivera. Et maintenant, qu'Allah te continue ses hautes faveurs et qu'il ait tes défunts parents en ses grâces et sa miséricorde !» Voilà pour ceux-là. Mais pour ce qui est du vizir du roi Soleïmân-Schah, il resta à se reposer sur les bords de la rivière jusqu'à minuit. Alors il se remit en marche dans la direction de la Ville-Blanche ; et au lever du soleil, il était aux portes de la ville. A ce moment, il s'arrêta un instant pour satisfaire un besoin pressant. Et, lorsqu'il eut fini, il vit venir à sa rencontre le grand vizir du roi Zahr-Schah avec les chambellans et les grands du royaume et les émirs et les notables. Alors il se hâta de remettre à un de ses esclaves l'aiguière dont il venait de se servir pour faire ses ablutions, et remonta en toute hâte à cheval. Et, les salutations d'usage ayant été faites de part et d'autre ainsi que les souhaits de bienvenue, la caravane et son cortège entrèrent dans la Ville-Blanche. Lorsqu'ils furent arrivés devant le palais du roi, le vizir mit pied à terre et, guidé par le grand chambellan, pénétra dans la salle du trône. Dans cette salle, il vit un haut trône de marbre blanc diaphane, incrusté de perIes et de pierreries, et soutenu par quatre pieds très élevés, formés chacun d'une défense complète d'éléphant. Sur ce trône, il y avait un large coussin de satin vert moiré, tout brodé de paillettes d'or rouge et orné de franges et de glands d'or. Et au-dessus de ce trône, il y avait un dais tout flamboyant de ses incrustations d'or, de pierres précieuses et d'ivoire. Et sur le trône en question, le roi Zahr-Schah était assis... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète selon son habitude, se tut. Elle dit : Et sur le trône en question, le roi Zahr-Schah était assis, entouré des principaux personnages du royaume et des gardes immobiles dans l'attente de ses ordres. (à suivre...)