Résumé de la 126e partie n Le roi Zahr-Schah accepte d'accorder la main de sa fille au roi Soleïmân-Shah sans demander l'avis de cette dernière. Et aussitôt il fit venir les kâdis et les témoins, qui dressèrent le contrat du mariage de la fille du roi Zahr-Schah avec le roi Soleïmân-Schah. Et le roi porta le contrat à ses lèvres avec joie, et reçut les félicitations et les vœux des kâdis et des témoins, et les combla tous de ses faveurs ; et il donna de grandes fêtes pour faire honneur au vizir et de grandes réjouissances qui dilatèrent le cœur et les yeux de tous les habitants ; et il distribua des vivres et des cadeaux aussi bien aux pauvres qu'aux riches. Puis il fit faire les préparatifs du départ, et choisit les esclaves pour sa fille : des grecques et des turques, des négresses et des blanches. Et il fit faire pour sa fille un grand palanquin en or massif incrusté de perles et de pierreries, qu'il fit mettre sur le dos de dix mulets rangés en bon ordre. Et tout le convoi se mit en marche. Et le palanquin apparaissait, dans la lueur du matin, tel un grand palais d'entre les palais des génies, et la jeune fille couverte de ses voiles, telle une houria d'entre les plus belles hourias du paradis. Et le roi Zahr-Schah accompagna lui-même le cortège l'espace de trois parasanges ; puis il fit ses adieux à sa fiIle, au vizir et à ceux qui l'accompagnaient, et retourna vers sa ville au comble de la joie et de la confiance dans le futur. Quant au vizir et au convoi... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, comme elle était, renvoya son récit au lendemain. Elle dit : Quant au vizir et au convoi, ils voyagèrent en sécurité et, arrivés à trois journées de marche de la Ville-Verte, envoyèrent un courrier rapide les annoncer au roi Soleïmân-Schah. Lorsque le roi eut appris l'arrivée de son épouse, il se trémoussa de plaisir, et donna une belle robe d'honneur au courrier annonciateur. Et il ordonna à toute son armée d'aller à la rencontre de la nouvelle mariée, avec tous les étendards éployés ; et les crieurs publics invitèrent toute la ville au cortège, de façon à ce qu'il ne restât pas à la maison une seule femme, ni une seule jeune fille, ni même une seule vieille, cassée par l'âge fût-elle impotente. Et nul ne manqua de sortir au-devant de la nouvelle mariée. Et lorsque tout ce monde fut arrivé autour du palanquin de la fille du roi, on décida que l'entrée en ville se ferait la nuit en grande pompe. Aussi, la nuit venue, les notables de la ville firent illuminer à leurs frais toutes les rues et la route qui conduisait jusqu'au palais du roi. Et tous se rangèrent en deux rangs, le long du chemin ; et, sur son passage, les soldats firent la haie, à droite et à gauche ; et, sur tout le parcours, les illuminations éclatèrent dans l'air limpide, et les gros tambours firent entendre leur roulement profond, et les trompettes chantèrent à voix haute, et les drapeaux battirent sur les têtes, et les parfums brûlèrent dans les cassolettes, dans les rues et sur les places, et les cavaliers joutèrent de la lance et du javelot. Et au milieu d'eux tous, précédée par les nègres et les mamalik et suivie par ses esclaves et ses femmes, la nouvelle mariée, vêtue de la robe magnifique que lui avait donnée son père, arriva au palais de son époux le roi Soleïmân-Schah. (à suivre...)