Résumé de la 86e partie n Une panique s'empare de Glory lorsqu'elle apprend que son père n'a pas jeté la poupée. De fait, moult questions surgissent : quel secret cache cette poupée ? Elle posa sa main sur son bras. «Tu prononçais sans cesse le nom de Mme Gillespie dans ton sommeil. Ce n'est pas la femme qui vient de mourir à l'hospice ?» Après le départ de Glory, Arthur resta songeur, assis à la table de la cuisine, ses jambes maigres enroulées autour des barreaux de la chaise. L'infirmière Sheehan et les médecins l'avaient interrogé à propos de Mme Gillespie. Lui avait-il rendu visite dans sa chambre ? «Oui, avait-il avoué. Je voulais simplement m'assurer qu'elle n'avait besoin de rien. — Combien de fois êtes-vous passé la voir ? — Une seule fois. Elle dormait. Elle allait bien. Mme Harnick et Mme Drury croient toutes les deux vous avoir aperçu. Mais Mme Drury a dit qu'il était 15 h 05 et Mme Harnick est certaine qu'il était plus tard. — Mme Harnick se trompe. Je ne suis entré dans la chambre de Mme Gillespie qu'une seule fois.» Normalement, ils devaient le croire. Mme Harnick était pratiquement gâteuse, la moitié du temps. Mais pendant l'autre moitié, elle n'avait pas les yeux dans sa poche. Il s'empara à nouveau du journal. Il était rentré chez lui en métro. Une vieille femme chargée d'un sac à provisions et appuyée sur une canne attendait sur le quai. Il se préparait à lui proposer de l'aider à porter son sac quand le train était entré en grondant dans la station. La foule s'était ruée en avant et un jeune type, les bras encombrés de livres de classe, avait failli renverser la vieille dame dans sa précipitation pour prendre un siège. Il se rappela la façon dont il l'avait aidée à pénétrer dans le wagon juste avant la fermeture des portes. «Vous allez bien ? avait-il demandé. — Oh, oui. Seigneur, j'ai cru que j'allais tomber. Ces jeunes ne font plus attention. Ce n'est plus comme de mon temps. — Ce sont des brutes», avait-il dit doucement. Le jeune homme était sorti à Dupont-Circle et avait traversé le quai. Il l'avait suivi, s'était arrangé pour se trouver près de lui devant la foule, au bord du quai. Au moment où la rame approchait, il s'était avancé dans son dos et avait heurté son bras si bien qu'un des livres avait commencé à glisser. Le garçon avait fait un mouvement pour le rattraper. Dans cette position déséquilibrée, il était facile de le pousser en avant. Le livre et son propriétaire avaient atterri ensemble sur la voie. Le journal. Oui. C'était à la page trois. Un étudiant de dix-neuf ans tué par le métro. L'article qualifiait la mort d'accidentelle. Un passant avait vu un livre glisser du bras du jeune homme. Ce dernier s'était penché en avant pour le rattraper et avait perdu l'équilibre. (à suivre...)