Résumé de la 87e partie n Glory recommande à Arthur de ne plus penser à Mme Gillespie. Mais il lui revient les images d'un étudiant mort dans le métro. Il a vécu le drame... La tasse de café dans les mains d'Arthur avait refroidi. Il allait s'en préparer une autre avant de partir travailler. Tant de vieilles gens démunis à l'hospice réclamaient son attention. Il avait eu l'esprit occupé par Patricia Traymore. Voilà pourquoi il ne s'était pas montré suffisamment attentif avec Mme Gillespie. Demain, il dirait à Glory qu'il devait travailler tard et il retournerait chez Patricia Traymore. Il fallait qu'il retourne dans cette maison. Glory voulait retrouver sa poupée. Le 24, à 10 heures, Pat se mit en route pour Richmond. Le soleil s'était levé, puissant et doré, mais l'air était encore très froid. Il gèlerait pour Noël. Après avoir quitté l'autoroute, elle se trompa trois fois de direction et commença à s'énerver contre elle-même. Elle trouva enfin Balsam Place. C'était une rue bordée de confortables maisons style Tudor de taille moyenne. La maison du numéro 22 était plus grande que ses voisines et sur la pelouse un écriteau sculpté indiquait ANTIQUITES. Catherine Graney attendait sur le seuil de la porte. Elle avait une cinquantaine d'années, un visage carré, des yeux bleus enfoncés et une silhouette mince et robuste. Ses cheveux grisonnants étaient raides et coupés court. Elle serra chaleureusement la main de Pat. «J'ai l'impression de vous connaître. Je me rends souvent en Nouvelle-Angleterre pour acheter de la marchandise et j'ai eu l'occasion de regarder votre émission.» Le rez-de-chaussée servait de salle d'exposition. Chaises, canapés, vases, lampes, tableaux, tapis d'Orient, porcelaines et verreries étaient tous marqués d'une étiquette. Une encoignure XVIIIe renfermait quelques délicates figurines. Près d'elle somnolait un setter irlandais au poil brun rouge largement mêlé de gris. «J'habite en haut, expliqua Mme Graney. En principe, le magasin est fermé mais une cliente m'a téléphoné pour demander si elle pouvait passer choisir un cadeau de dernière minute. Vous prendrez bien un café ?» Pat ôta son manteau. Elle regarda autour d'elle, examinant le contenu de la pièce. «Vous avez de très belles choses. — J'aime le croire.» Mme Graney sembla flattée. «Je prends un grand plaisir à chercher des meubles anciens et à les restaurer. J'ai installé mon atelier dans le garage.» Elle servit du café dans une cafetière en Sheffield et tendit une tasse à Pat. «Et j'ai le plaisir d'être entourée de jolies choses. Avec vos cheveux auburn et votre corsage jaune, vous semblez faite pour ce canapé Chippendale. — Merci.» Pat éprouva tout de suite de la sympathie pour cette femme spontanée. Il y avait quelque chose de direct et de franc chez elle. Cela lui permit d'aller droit au but. «Madame Graney, vous comprenez sûrement que votre lettre m'a un peu surprise. Mais pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous n'avez pas pris directement contact avec la chaîne, au lieu de m'écrire personnellement ?» (à suivre...)