Résumé de la 76e partie n Sam Kingsley ramène Pat chez elle après le dîner à la Maison-Blanche. Ils ont une discussion sur le pas de la porte. «Et vous avez cru ça ? — Je l'ai cru parce que c'est la vérité. Cette année et demie avec Janice m'a laissé vidé — vidé et épuisé. Pat, j'ai du mal à prendre des décisions ces derniers temps. Choisir une cravate représente un effort considérable, mais il est une chose à laquelle je peux me tenir. Je n'ai pas l'intention de gâcher une fois encore votre vie. — Avez-vous jamais cherché à savoir à quel point vous la gâcheriez en n'y entrant pas à nouveau ?» Ils se regardèrent, l'air malheureux. «Je ne peux pas me permettre d'y croire, Pat.» Et il partit. Glory n'était plus la même. Elle s'était fait une mise en plis, ce matin. Elle portait des nouveaux vêtements, de couleurs plus vives. Ses chemisiers avaient des cols montants plissés et non plus boutonnés. Et récemment, elle avait acheté des boucles d'oreilles, deux paires. Il ne l'avait jamais vue en porter auparavant. Tous les jours maintenant, elle lui disait de ne pas lui faire de sandwich pour le déjeuner, qu'elle mangerait dehors. «Toute seule ? avait-il demandé. — Non, père. — Avec Opale ? — Je mange dehors, c'est tout.» Et il y avait cette note nouvelle d'impatience dans sa voix. Elle ne voulait plus entendre parler de ce qu'il faisait. Il avait essayé par deux fois de lui raconter que, malgré le respirateur, la vieille Mme Gillespie avait un souffle rauque, qu'elle toussait et souffrait. Glory l'écoutait toujours si gentiment lui parler de ses patients et l'approuvait lorsqu'il disait que dans leur miséricorde, les anges devraient emporter les plus malades. Son approbation l'aidait à accomplir sa mission. L'attitude de Glory l'avait tellement troublé qu'il s'était montré négligent en livrant Mme Gillespie au Seigneur. Il avait cru qu'elle dormait, mais au moment où il ôtait le masque et priait, penché au-dessus de son lit, elle avait ouvert les yeux. Elle avait compris ce qu'il faisait. Son menton s'était mis à trembler, et elle avait murmuré : «Pitié, pitié, oh... douce Vierge, aidez-moi...» Il avait vu son regard terrifié devenir vitreux, puis vide. Et Mme Harnick l'avait aperçu au moment où il quittait la chambre de Mme Gillespie. C'était l'infirmière Sheehan qui avait découvert Mme Gillespie. Elle n'avait pas pris la mort de la vieille dame pour l'expression de la volonté divine. Au contraire, elle avait fait vérifier le respirateur afin de s'assurer de son bon fonctionnement. Par la suite, il l'avait vue avec Mme Harnick. Celle-ci semblait très excitée et montrait du doigt la chambre de Mme Gillespie. Tout le monde l'aimait à l'hospice, en dehors de l'infirmière Sheehan. Elle passait son temps à lui faire des remontrances, à lui reprocher de s'occuper de choses qui ne le regardaient pas. «Nous avons des aumôniers, disait-elle. Ce n'est pas à vous de conseiller les gens.» (à suivre...)