Sacre n Au terme d'une finale plutôt fermée que spectaculaire, l'Italie est devenue championne du monde pour la quatrième fois de son histoire grâce à une séance de tirs au but. Tout porte à croire qu'entre Français et Italiens c'est devenu une histoire de transversale. Il y a huit ans, lors du Mondial français, c'est la transversale qui renvoie le tir de Di Baggio lors de la séance des penalties, qualifiant les Bleus en demi-finale d'une compétition dont ils seront les heureux vainqueurs. Hier encore, la transversale s'en mêle de nouveau pour sceller le sort d'une finale pas vraiment belle. La barre peut faire basculer le match d'un côté ou de l'autre, comme ce fut le cas sur le premier et fabuleux penalty de Zidane où le ballon a rebondi au-delà de la ligne ou bien sur l'essai de Trezeguet, refoulé juste avant cette même ligne. Entre les deux, il n'y a pas eu beaucoup de beau football. Les débuts sont plutôt tendus et nerveux entre les deux équipes. La partie s'arrête d'ailleurs cinq bonnes minutes après le télescopage entre Cannavaro et Henry qui envoya ce dernier au tapis. Mais dès la reprise de jeu, l'arbitre argentin Horacio Elizondo désigne le point de penalty à la suite d'une faute un peu trop sévère du défenseur Materazzi sur Malouda à l'entrée de la surface. C'est Zidane qui se charge de transformer la sentence, et le capitaine des Bleus, d'une «Panenka» vraiment osée à ce stade de la compétition, ouvre la marque pour les siens (7'). La France prend ainsi l'avantage sur l'Italie qui reste déterminée à revenir au score puisque à la 12', un coup franc de Pirlo est mis in extremis en corner par Thuram avant que Materazzi, sur un autre corner de Pirlo, ne remette les pendules à l'heure d'une tête rageuse (19'). Le match est relancé de nouveau. Les débats s'animent entre les deux équipes, mais à chaque fois les attaquants butent sur les meilleures défenses de cette Coupe du monde. Grosso dégage une chaude balle de Ribery, bien lancé dans la surface par Henry (25') et Thuram en fait de même dix minutes après à la suite d'une incursion italienne côté droit et un centre dangereux de Camonaresi. Dans la minute qui suit, Luca Toni voit son coup de tête renvoyé par la barre transversale, illustrant la domination italienne durant la première période. Les Français reviennent avec plus de convictions en seconde mi-temps où ils mettent d'entrée à rude épreuve le gardien Buffon sur deux accélérations d'Henry (46' et 48') qui ont failli faire mouche. Malouda provoque Zambrotta sur l'aile gauche, il réussit à la passer, mais son centre ne trouve personne à la réception (52'). Les Français dominent le jeu, mais ils viennent à chaque fois buter sur le bloc compact, monolithe et inaccessible des Italiens. Le premier tournant de la rencontre intervient à la 56' lorsque Vieira, excellent durant toute la compétition, se claque et laisse sa place à Diarra. A l'heure de jeu, Toni marque un second but qui est vite annulé pour une position évidente de hors-jeu. Henry, toujours remuant, prend le dessus sur Cannavaro (63'), mais son tir trouve un Buffon très attentif. Puis c'est au tour de Pirlo d'inquiéter Barthez sur un coup franc bien lifté qui longe le poteau (76'). Le dernier quart d'heure de la partie est à l'avantage des hommes de Domenech qui monopolisent le ballon, sans changement au score. La prolongation est inévitable. Les jambes deviennent lourdes, et Ribery s'offre un dernier coup de rein à la 100', son tir passant à côté des bois de Buffon, avant de céder sa place à Trezeguet. Mais la plus belle action, qui aurait pu d'ailleurs changer le sort de cette finale, est cette tête admirable de Zidane sur un centre de Sagnol qui pousse Buffon à la parade (103') !