«Ce que nous avons construit en six ans, a été bombardé en une semaine», dénonce Moustafa Mahmoud, fatigué de répéter aux clients qu'il ne lui reste plus de générateurs. Il a vendu une grande quantité de ces appareils depuis que l'unique centrale électrique de Gaza a été la cible, le 28 juin, d'un bombardement de l'armée israélienne qui a lancé une offensive pour retrouver son soldat enlevé par des groupes armés. Le territoire palestinien est, depuis, privé d'électricité. «Jamais je n'aurais imaginé que la situation allait se compliquer ainsi», explique ce commerçant de 60 ans. La bande de Gaza dépend depuis une dizaine de jours exclusivement des générateurs électriques et du carburant nécessaire à leur fonctionnement et qui se fait de plus en plus rare. «J'ai l'électricité environ six heures par jour et le reste du temps, je dépends de mon générateur, qui dépense 10 litres de gazole par heure. J'ai des réserves seulement pour deux jours. Si rien ne change, je vais devoir fermer», explique Souheil Abboud, propriétaire de l'hôtel Al-Qods. La fourniture de gazole à la bande de Gaza dépend totalement d'Israël, qui contrôle l'oléoduc de Nahal Oz, situé à la frontière. Hier, la plupart des stations-service de la bande de Gaza n'ont pas fonctionné. «Cela fait sept jours que l'on est sans une goutte. Ils nous avaient promis qu'aujourd'hui ils ouvriraient la vanne et nous donneraient 100 000 litres d'essence et 400 000 de gazole pour toute la bande», explique Mahmoud Ahmad Ichawa, président de l'Association de propriétaires de stations-service de Gaza.