«Les Etats-Unis ont mis au point des plans militaires destinés aux sites nucléaires iraniens, dont des bombardements. Il serait complètement irresponsable que le commandement de l'armée américaine en charge de la région n'ait pas envisagé plusieurs scénarii et conçu des plans pour répondre à une grande variété de situations», déclare à CNN David Petraeus. Les Etats-Unis qui ont donné en octobre dernier à l'Iran via le groupe des «Six» (les Cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) «cinq plus un» jusqu'au 31 décembre, pour répondre positivement à l'offre qu'ils lui ont faite confidentiellement en avril 2009 : échanger sous la supervision de l'Agence internationale d'Energie atomique, 75% de son stock d'uranium enrichi déjà à 3,5% contre du combustible nucléaire franco-russe à base d'uranium enrichi à 20%, pour son réacteur de recherche de Téhéran, révisent leur position. D'autant que leurs manœuvres pour pousser le régime» de la République islamique à, céder sa place aux «réformateurs» qui manifestent sept mois après la présidentielle du 12 juin dernier, se diriger vers sa chute ou son implosion, ont produit l'inverse le 2 janvier dernier. Téhéran a fixé à Washington jusqu'au 31 de ce mois pour accepter sa contre-proposition : un échange «par étapes» et «de petites quantités» d'uranium iranien. «Les Etats-Unis ont mis au point des plans militaires destinés aux sites nucléaires iraniens, dont des bombardements. Il serait complètement irresponsable que le commandement de l'armée américaine en charge de la région n'ait pas envisagé plusieurs scénarii et conçu des plans pour répondre à une grande variété de situations», déclare à CNN David Petraeus, le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan. Précision du général qui n'a pas donné des détails sur la nature des plans américains, le problème iranien pourrait être réglé encore par la voie diplomatique. «Il reste encore un temps avant d'arriver au point critique», dit-il. Combien ? Il ne le précise pas. «Il n'est pas du tout évident qu'il y aura une nouvelle offre après l'échéance du 31 décembre», estiment les diplomates occidentaux. Selon eux, après la main tendue à l'Iran de Barack Obama qui n'a pas porté ses fruits, un retour à une politique de sanctions graduelles est inévitable. Le Conseil de sécurité pourrait se réunir cette semaine et plancher sur un menu de sanctions «plus ou moins directement liées aux activités nucléaires iraniennes». «Ces propos sont irréfléchis», réplique Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Selon ce dernier l'Iran qui aurait souhaité que «toute déclaration à ce sujet s'inscrive dans un cadre constructif» est prêt «à un échange par étapes» de son uranium faiblement enrichi contre du combustible pour son réacteur de Téhéran. Samedi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que l'adoption éventuelle de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU ne ferait pas reculer l'Iran «d'un iota» sur son programme nucléaire. «S'ils pensent qu'ils vont mettre les Iraniens à genoux, ils se trompent» dit-il. Comme pour faire pression sur le pouvoir iranien qui a, selon des chefs de l'opposition, Mehdi Karoubi, «transformé une dispute politique en guerre religieuse pour pouvoir, au nom de la religion, réprimer les revendications politiques des gens », les pays du Golfe l'accusent de « conspirer contre eux et les sunnites. Revoilà les récurrentes disputes à fond politico-religieux. L'Irak demande des «explications» à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la construction d'une centrale nucléaire iranienne près de sa frontière.