Images de cadavres, concours de strip-tease, concerts de gala pour les services secrets : tout est possible à la télévision russe sous Vladimir Poutine... La télévision russe est à des années-lumière de ce qu'elle était à l'époque soviétique : elle fourmille aussi bien d'émissions à sensation, que de séries dramatiques de grande qualité. Mais les fantômes de la propagande soviétique hantent les journaux télévisés, consacrés presque entièrement aux réunions de travail de Vladimir Poutine avec ses ministres, à la vie dans l'armée ou à des reportages alarmistes sur les régimes pro-occidentaux en Géorgie et en Ukraine. Le président russe, qui accueille le sommet du G8 à Saint-Pétersbourg le 15 juillet, est accusé d'avoir détruit la liberté de la presse acquise sous Boris Eltsine dans les années 1990, en reprenant en main la télévision et en marginalisant les rares journalistes indépendants de la presse écrite. Du point de vue de la liberté de la presse, la Russie arrive derrière des pays comme l'Egypte et Haïti, selon un rapport de l'organisation américaine Freedom House. Une étude publiée en avril souligne que 91% des informations politiques sur la chaîne publique sont consacrées à Vladimir Poutine et au «pouvoir en place». Plus des deux tiers de ces informations sont positives et le reste neutre, tandis que les opposants du Kremlin ne sont pratiquement pas montrés, selon cette étude.