Réaction n «C'est une décision politique sous le couvert d'un prétexte juridique», a affirmé Djaballah lors d'une conférence de presse hier. Se basant sur une armada d'articles juridiques, et plus de 300 documents, Abdallah Djaballah considère que la décision de la chambre administrative de la Cour d'Alger portant interdiction de toutes les activités du parti et le gel de ses avoirs, est «illégale». Il a énuméré entre autres, les différentes failles et lacunes, notamment la non-compétence de la cour administrative quant à cette affaire. Pour lui, et selon la décision n° 10 464 du Conseil d'Etat, les contentieux et conflits internes d'un parti politique doivent être «résolus au sein du parti», et «selon la loi organique de ce dernier», précise-t-il. Par ailleurs, Djaballah note que «seul le Conseil d'Etat peut se prononcer sur cette affaire». Pour rappel, la décision en question a été rendue le 12 juin dernier après 18 mois d'une bataille juridique qu'avait déclenchée un groupe de députés redresseurs. La chambre administrative décidait ainsi l'interdiction à Djaballah de tenir le premier congrès du parti ainsi que le gel des avoirs du parti… Pour le conférencier, ce verdict est inapplicable pour plusieurs raisons dont notamment le fait que le jugement fait état de Djaballah en tant que personne physique et non comme personne morale (président de parti). Le verdict ne précise donc pas, selon lui, la nature des activités à geler. En outre, pour Djaballah, le jugement est un appel à la tenue d'un nouveau congrès puisque le gel concernait celui qui devait avoir lieu du 29 au 31 décembre 2004. Par ailleurs, précise-t-il, le jugement ne précise pas les personnes visées ni les comptes à geler. Donc il est «nul et non avenu». Assurant n'avoir encore reçu aucune notification de la décision de justice, Djaballah déclare avoir entrepris une série de démarches dont le dépôt d'une requête auprès du ministre de la Justice demandant l'ouverture d'une enquête judiciaire.Le chef de file du mouvement El-Islah a, en outre, annoncé qu'un congrès se tiendra dans les prochains jours. Sans préciser la date de la tenue de ce congrès, Djaballah a indiqué que Boulehia, écarté du parti à la suite d'une décision de justice, n'y participera pas. Cela a été décidé, poursuit-il, lors de la réunion du Majliss Echourra (conseil consultatif) le 15 juin dernier. Abordant la question de la révision de la Constitution, Djaballah dira : «Nous sommes pour». Néanmoins «la connaissance du contenu du projet est préalable pour se prononcer sur cette révision», dit-t-il.