Le conflit n'est pas encore fini entre les membres d'El Islah. Le mouvement de redressement menace d'ester en justice Abdallah Djaballah si ce dernier continue à se prononcer au nom du parti. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général des redresseurs, M.Djahid Younsi, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout. Venu avec des membres de son «Conseil consultatif», le secrétaire général a voulu répondre aux déclarations de son président, dont il dit qu'il n'est plus légitime. La chambre administrative de la cour d'Alger, précise le conférencier, avait bien tranché mercredi dernier cette affaire, en donnant gain de cause à la partie plaignante et interdisant à Djaballah toute activitépolitique dans le cadre du parti. Or, ce dernier, poursuit-il, «continue à faire la sourde oreille en signant des communiqués au nom du parti». Le pire, souligne Younsi, «est de constater qu'il appelle à la tenue d'un congrès». Devant cet état de fait, la nouvelle direction du parti islamiste «ne tolère plus ce genre de comportement illégitime» et menace d'aller loin. «Nous sommes les premiers fondateurs du parti El Islah. Djaballah qui se vante d'en être le leader, était le dernier à rejoindre la direction du parti», a-t-il souligné. Ce dernier n'a pas mâché ses mots pour tirer à boulets rouges sur celui qui était son président il n'y a pas si longtemps. Les arguments avancés par Djaballah pour rejeter la décision de la justice sont, pour lui, infondés et «relèvent même des contradictions puisque d'un côté, il applaudit la justice et du jour au lendemain, il la critique». M.Younsi a également écarté le fait que cette décision a été prise dans le but d'intimider le leader du MRN qui s'oppose à la révision de la Constitution. «La décision de justice a été rendue sur la base de preuves concrètes portant sur les dépassements commis par le président du parti que nous avons remises à la chambre administrative», affirme M.Younsi. A la question de savoir sur quoi porte ces preuves, le conférencier répond qu'il s'agit de dépassements juridiques et financiers. Sur le plan financier, le conférencier relève «le manque de transparence dans la gestion des comptes du parti». Quant au plan juridique, il accuse le président d'avoir violé le règlement intérieur régissant le parti portant sur la consultation de la base et du Conseil consultatif dans les questions politiques et organiques.Pour le conférencier, l'affaire du MRN est désormais classée. Le poste de président du parti n'existe plus dans le nouveau règlement qui consacre plutôt le poste de secrétaire général. Après la décision de justice, les changements au sein de la direction se feront d'une manière automatique. La nouvelle direction est en train de préparer tout un programme politique qu'elle dévoilera dans les prochains jours. En annonçant cette nouvelle, le premier responsable des redresseurs n'a pas omis de dire que le parti n'a jamais eu de programme.