Pour le leader du MRN, la désignation ou la destitution du président d'un parti politique revient d'abord à ses militants. Le leader du Mouvement El Islah, Abdallah Djaballah y croit dur comme fer: la décision de justice de la chambre administrative de la cour d'Alger ordonnant le gel des activités de son parti est «une décision politique visant à ébranler El Islah dans ses fondements mêmes». Intervenant avant-hier, lors de l'ouverture de la session extraordinaire du Majliss Echoura du mouvement El Islah, Djaballah a souligné que la «campagne contre (son parti) a été menée en vue de lui faire faire changer certaines décisions politiques qu'il ne cesse de soutenir». Le leader d'El Islah cite la révision de la Constitution, le code de la famille ainsi que la révision du code de la nationalité. Trois dossiers qui constituent le cheval de bataille de Abdallah Djaballah. Celui-ci soutient que ses détracteurs, pour «lui faire courber l'échine», mènent des tirs croisés contre les bases de son parti. Revenant sur la décision de justice gelant les activités de son parti, Djaballah a indiqué que «cette décision n'a aucun fondement juridique, d'autant que ceux qui ont porté plainte contre moi ont été écartés du mouvement donc il n'ont plus droit à s'immiscer dans les affaires de notre parti». Abdallah Djaballah ne rate pas l'occasion pour rappeler à qui veut l'entendre: «Je resterai le président du Mouvement jusqu'au prochain congrès national» et que «la désignation ou la destitution du président d'un parti politique revient d'abord à ses cadres et militants». S'expliquant sur la portée juridique de la crise qui mine le parti, l'avocat du Mouvement, Me Amar Khebaba, a précisé que la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger ordonnant le gel des activités du président d'El-Islah est «une décision non définitive» qui ouvre droit à un appel auprès du Conseil d'Etat. Il a ajouté que les plaignants «ne pouvaient pas présenter une requête devant la justice du moment qu'ils ne faisaient plus partie du mouvement pour des raisons disciplinaires et que certains d'entre eux étaient déjà démissionnaires». Me Khebaba a relevé, en outre, qu'«aucune preuve matérielle n'a été présentée par l'avocat des plaignants prouvant la spéculation ou le détournement des biens du parti». Par ailleurs, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le Majliss Echoura d'El Islah, réitère son soutien au président du Mouvement. «Le président d'El Islah Abdallah Djaballah tire sa légitimité du congrès constituant du Mouvement». Aussi, le Mouvement El Islah a mis en garde «contre les dangers qui guettent la pratique de la démocratie en Algérie».