Les comédiens de la troupe Imnayen (les cavaliers) du village de Taourirt Amokrane, relevant de la commune de Larba Nath Irathène ont ouvert, jeudi, en début de soirée à Mostaganem, le cycle des représentations théâtrales données en compétition au Festival national du théâtre amateur avec leur pièce Timess (le feu). Puisée d'une légende de l'histoire de l'humanité, l'œuvre collective de Imnayen, interprétée en tamazight, relate les tribulations d'un peuple antique dont les croyances sont fondées sur l'adoration du feu, gouverné par un roi autoritaire ne tolérant aucune remise en cause par ses sujets. Son plus proche serviteur, opposé à une telle idée, tente de faire prendre conscience à ses «concitoyens» de leur égarement spirituel allant même jusqu'à conquérir le cœur de l'unique héritière du trône. Leur amour sera contrarié car lui, sera jeté au cachot et elle, brûlée par le feu, sera complètement défigurée. Faisant un usage exagéré de la métaphore dans leurs répliques textuelles, les jeunes comédiens ont entraîné leur public, une heure durant, sur une lecture que chacun peut faire de leur interprétation, en assimilant le feu à la contestation citoyenne que couve toute société et dont les gouvernants sont conscients préférant la pérenniser et l'entretenir pour défendre leurs intérêts. Montant pour la 3e fois consécutive sur les planches du festival de Mostaganem, les lauréats de son 3e prix lors de l'édition de 2005, ont fait étalage de beaucoup de talent au point de vue scénographique et au plan de leur évolution scénique, une touche théâtrale que remarquera certainement le jury, présidé par le metteur en scène Mohamed Bakhti.