Aveu Les deux enfants reconnaîtront qu?ils se sont acharnés sur leur victime à coups de pied. La nouvelle est tombée comme la foudre. Colportée par une folle rumeur, l?information prend des allures d?apocalypse. Il n?était nul besoin d?exagérer sur ce qui restera pourtant dans les annales du dérèglement et du désordre mental, symptomatiques de ce qu?est devenue notre société. Dans la matinée du 9 octobre, une maman s?inquiète de la disparition de Aymane, son fils unique, âgé d?à peine trois ans. Son mari est absent. Elle alerte son beau-frère qui habite à proximité. Celui-ci se met à sa recherche, jusqu?à ce qu?il apprenne par un voisin qu?un cadavre avait été découvert dans un terrain vague. Il se rend sur les lieux et découvre horrifié son petit neveu gisant sans vie, face contre terre, une grosse pierre sur le dos et de la pierraille arrangée soigneusement tout autour de son petit cadavre, comme on le fait autour d?une tombe. Aussitôt avertis, les gendarmes arrivent. Suivis des pompiers. Le décès est constaté. Le petit Aymane est évacué vers la morgue de Sétif. L?enquête de la gendarmerie sera menée rondement. La population de cette petite bourgade est sous le choc. Les meurtriers présumés, car c?est bien d?un meurtre qu?il s?agit, sont deux petits enfants, B. A. et B. A. âgés respectivement de 11 et 12 ans. Le second est le fils d?un policier. Selon les premières informations dont nous avons pu disposer, car la présentation ne se fera qu?aujourd?hui, les deux gamins auraient emmené le petit Aymane dans un terrain vague, prétextant qu?ils voulaient jouer avec lui. Ont-ils abusé de lui ? C?est ce qui est affirmé dans le communiqué de la gendarmerie. Il semble pourtant qu?il vaille mieux attendre les conclusions de l?expertise médicale. Mais le père de la victime affirme qu?il avait vu, après le meurtre, l?un des deux gamins avec des taches de sang sur le pantalon, alors que son fils n?avait pas saigné. Ce serait là, selon lui, la preuve que son fils a été violenté. Les deux enfants reconnaîtront qu?ils se sont acharnés sur leur victime à coups de pied. Ils l'auraient ensuite traînée jusqu?au pied d?un poteau électrique pour faire croire à une chute mortelle. Pourquoi, dans ce cas, avoir entouré son cadavre de pierres ? Pourquoi aussi lui avoir mis une grosse pierre sur le dos ? Une pierre très lourde, environ 35 kg. Deux enfants d?une douzaine d?années ont-ils pu porter une charge aussi lourde ? Sur une distance aussi longue ? Des enfants de cet âge et qui ne sont, peut-être, même pas pubères sont-ils capables de viol ?