Désolation n Il devait présenter des allures modernes. 20 ans après, il n'est qu'un tas de piliers et de dalles, des escaliers crasseux et des crevasses exhalant des odeurs nauséabondes. Le projet Belhaffaf, du nom de l'entrepreneur qui avait la charge des travaux, a débuté en 1986. 86 millions de dinars ont été mobilisés à l'époque pour les premières phases de la réalisation d'un pôle commercial flambant neuf et d'un centre multiservices à plusieurs boutiques. Le montant n'incluait évidemment pas les frais de surveillance du chantier, une tâche qui est du ressort des agents d'une société publique de gardiennage. Des agents qui n'ont comme arme, naturellement, que le... treillis. Après 30 mois de labeur, les travaux s'arrêtent. Motif : un problème de financement. Trois ans après, l'APC de Sidi M'hamed d'une part, la Cnep et le CPA d'autre part, essayent de le réactiver. En vain. La Subdivision de la promotion immobilière (SPI), initiatrice du projet, sera dissoute et l'Enric, l'entreprise chargée de la réalisation, faute de budget conséquent, mettra la clé sous le paillasson. Le projet est déterré et dépoussiéré en décembre 2003 par l'APC, la Cnep et le CPA. «Une société dénommée Gepim, avec comme actionnaires les deux établissements financiers, est mise en place», selon le P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina. La reprise des travaux est annoncée, mais surgit un autre problème de taille : la faisabilité. «Il s'agissait de savoir s'il était permis de reprendre les travaux et de continuer à bâtir sur des carcasses affaiblies par le temps et l'humidité ou alors reprendre tout à zéro», ajoute le premier responsable de la commune. A cet effet, une expertise a été commandée auprès d'un bureau d'études. Mais selon le président de l'APC, «la première hypothèse tend évidemment à être écartée par les initiateurs du projet qui redoutent l'état d'altération des matériaux exposés dans les lieux depuis des années». En effet, fer et charpente ont subi des aléas, telles l'humidité, les intempéries et la canicule. Si l'expertise en question confirme cet état de «dégradation avancée», l'APC et les deux banques seront forcées de débourser davantage d'argent pour le faire redémarrer. Un autre problème, moins tenace celui-ci, a aussi retardé la reprise des travaux et l'achèvement du projet. Il s'agit des nappes d'eau et de quelques espaces marécageux qui se trouvent sous les lieux. Ceux-ci ont été déviés et le problème a été résolu. «Les carcasses des 112 logements du projet Belhaffaf devaient se transformer en un centre multiservice entièrement financé par le budget communal», ajoute M. Bourouina qui confirme que «l'étude a été ficelée» et attend toujours «le feu vert des services de la wilaya d'Alger». Et avant l'étape de la concrétisation finale, Mokhtar Bourouina est catégorique : «Avec la relance de ce projet, les drogués, les alcooliques et les voyous n'auront pas de refuge dans ces lieux. j'en suis persuadé.»