Anarchie Le projet Belhaffaf est situé à quelques encablures des bâtisses dévastées par le séisme du 21 mai 2003 et dont il ne reste que les façades. Autant dire que ce chantier bien visible du côté de Belouizdad et qui devait découler au bout sur une belle cité aux allures modernes avec en prime un gigantesque centre commercial n?est pas si différent de ces immeubles qui n?ont pas résisté au tremblement de terre. A l?abandon pendant plus d?une quinzaine d?années? les travaux ayant été lancés durant l?année 1986?, ce projet a consommé jusqu?à présent la bagatelle de 36 millions de dinars sans inclure évidemment les frais destinés à la surveillance du chantier, une tâche du ressort d?une société publique de gardiennage et couvrant aussi la pose d?une clôture. C?est ce que nous a indiqué Abdelhalim Chérif, directeur de l?équipement et de l?urbanisme à l?APC de Sidi M?hamed. Une facture salée qui risque d?être revue à la hausse avec les démarches entreprises par l?APC de Sidi M?hamed, d?une part, et la Cnep et le CPA, d?autre part, pour le réactiver. En fait, l?APC et les deux banques ne pouvaient, au vu de l?envergure de ce chantier, que décider de reprendre les travaux. En effet, la Subdivision de la promotion immobilière (SPI) qui a initié le projet en question avait prévu d?y construire environ 500 logements répartis sur deux sites ainsi que le nouveau siège de l?APC, un tribunal et deux salles polyvalentes dont l?une fera office de salle de cinéma baptisée. Le Mondial en remplacement de celle détruite pour les besoins du projet. Mais entre-temps beaucoup d?eau a coulé sous les ponts. La SPI sera tout bonnement dissoute et l?entreprise chargée de la réalisation, à savoir l?Enric, en proie à des problèmes internes, mettra la clé sous le paillasson. Du coup, un projet qui devait s?étaler uniquement sur 36 mois est toujours au stade embryonnaire? 18 ans après son lancement. L?APC, la Cnep et le CPA l?ont déterré en décembre 2003. Ces trois parties ont décidé de donner un coup d?accélérateur au projet. A cet effet, une société dénommée Gepim avec comme actionnaires les deux établissements financiers a été mise en place. Reste que la reprise des travaux ne sera pas une sinécure. Un autre accroc surgit : les propriétaires du chantier sont confrontés actuellement à un problème de faisabilité. Une expertise a été commandée auprès d?un bureau d?études pour savoir s?il est possible de continuer sur ce qui a été bâti ou bien de tout reprendre à zéro, car il y a le risque de détérioration des matériaux de construction utilisés. Des matériaux qui ont été exposés pendant presque deux décennies aux intempéries et à d?autres aléas tels que l?humidité. Si l?expertise confirme la dégradation des- dits matériaux, les initiateurs du projet seront, dès lors, amenés à débourser davantage pour le redémarrer. Un état de fait qui engendrera de nouvelles grosses dépenses. Les travaux ont été également retardés par la découverte de nappes d?eau non potable. Celles-ci ont dû être déviées afin de permettre la reprise des travaux. «Ça a mal démarré et ça été mal planifié», constate avec une certaine amertume M. Chérif.