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Reportage : Annaba
Le mariage d?une pupille de la nation
Publié dans Info Soir le 14 - 10 - 2003

Evénement La grande salle des fêtes du Centre des affaires méditerranéennes (CAM) a été mise gratuitement à la disposition de la DAS pour le mariage d?une de ses filles.
Le micro crépite : 10 000 dinars, 5 000 dinars? ce sont les dons pour la mariée, faits par les bailleuses de fonds qui tiennent à rester anonymes. Toutes ont tenu à participer à cet élan de solidarité émouvant. Ce sont elles qui ont payé tout le trousseau de la mariée, estimé à plus de vingt millions de centimes.
Assise dans le grand fauteuil face aux «fqirett» venues aussi participer au bénévolat, la mariée semble très grande sous son «chaouchra oua dlêl», couvée par une «machta» attentive au moindre détail, et qui est venue, elle aussi, gratuitement.
«Nous n?avons rien payé, tout a été offert, même les services du caméraman et du photographe venus pour immortaliser ces instants inoubliables» pour Sabrina, 27 ans, qui va épouser un agent de l?ordre.
«Nous nous sommes connus voilà deux mois seulement, et il est tout de suite venu demander ma main», nous a-t-elle révélé fièrement dans la petite loge attenant à la salle, où la coiffeuse du centre de l?Elysa, Souad, est en train de la maquiller.
«C?est le plus beau jour de ma vie, a-t-elle dit. Et je dois tout à Nadia, la présidente de l?association pour la protection des enfants assistés.» Cette dernière, ne perd rien de la cérémonie, debout derrière la mariée.
Une centaine d?invitées, assises autour des petites tables rondes, sirotent leur café. La directrice du centre, en tailleur mauve, passe d?une table à l?autre, remerciant les unes et les autres.
Dès que les «fqirett» entonnent une chanson rythmée, les plus jeunes s?avancent dans l?allée pour danser, tandis que les vieilles dames, presque toutes des «hadjate» en blanc, venues elle aussi pour «créer» du monde autour de l?orpheline, restent à leur place, bavardant à voix basse. L?ambiance est spéciale? Il y manque cependant cette chaleur d?une famille, bien que les organisatrices se dévouent de façon remarquable. C?est surtout au moment solennel du henné que certaines n?ont pu retenir quelques larmes.
Autour de Sabrina, il n?y a que des «étrangères», bien qu?elle affirment le contraire? Pas une maman, ni une s?ur?
Cette fille qui n?a pas connu ses parents et qui a, au fond de son c?ur, cette terrible sensation de solitude, défie le destin aujourd?hui grâce à ce nouvel amour qui remplit son c?ur.
Parmi les danseuses qui envahissent l?allée, de nombreuses filles du centre. Deux d?entre elles, légèrement handicapées, semblent très heureuses, à ce moment précis, entourées de «leurs s?urs». Plus rien ne compte alors, que la musique tonitruante.
«Les filles de mon âge se sont toutes mariées, il ne reste plus que moi», dit Amira avec amertume. Elle est pensionnaire à l?Elysa depuis vingt ans, venue du centre d?Alger à l?âge de onze ans.
«Tu es encore très jeune, luit dit une femme assise près d?elle, et un jour, ce sera ton tour ! Le mektoub vient sans crier gare !»
Lynda, une des filles assistées qui se mariera dans quelques mois, en robe rose paillettée, emporte en compagnie des monitrices les nombreux cadeaux qui constituent la dot de Sabrina, jusqu?à la voiture qui les déposera au centre. La présidente tient une boîte à bijoux qui contient la grosse boucle de ceinture en or, cadeau du marié à sa jeune épouse.
Les «fqirett» accompagnent la mariée, suivie de sa «machta», jusqu?à la loge où elle va changer de tenue. Elle revient un moment plus tard, au milieu des youyous, portant une gandoura de velours grenat brodée d?or. Elle a échangé sa coiffure contre une chéchia de louis d?or, ornée de «ftoul», des fils de perles blanches qui retombent joliment sur ses épaules. Elle garde les yeux baissés.
Sa belle-famille l?observe, visiblement satisfaite. Une odeur d?encens remplit l?atmosphère. On distribue des gâteaux, cadeau d?une dame qui a tenu à les préparer seule pour la fête. «C?est comme si c?était pour l?une de mes filles», a-t-elle déclaré en apportant les plateaux.
«Annaba est une ville chaleureuse, dit soudain une jeune fille. Elle tend toujours la main à celui qui en a besoin.»
«Le propriétaire d?un grand hôtel de la ville a offert sa meilleure chambre pour les époux», dit une autre.
Il semble que Sabrina soit au centre d?une grande chaîne de solidarité, née dans un élan du c?ur, depuis les dames qui ont réalisé son beau trousseau jusqu?au repas dont les ingrédients ont été offerts par des commerçants généreux? Et cela doit réchauffer très fort son c?ur meurtri.
Car si elle n?a pas de véritable famille, elle fait quand même partie de tout un peuple, et cela, personne ni rien ne peut le lui enlever.


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