Comme Lombroso, un autre savant, le biologiste français Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913 et auteur de plusieurs découvertes scientifiques, notamment la polypnée thermique (1884), la période réfractaire des centres nerveux (avec A. Broca), les propriétés anesthésiques du chloralose (avec Hanriot) ; en 1888, il formule, avec Héricourt, le principe de la sérothérapie. La découverte, en 1902, avec Paul Portier, de l'anaphylaxie, lui vaut le prix Nobel. Charles Richet s'intéressa aux phénomènes paranormaux et tenta même de leur donner un statut scientifique en fondant la métapsychique. Ses expériences avec la médium Marthe Béraud, alias Eva C., ont défrayé la chronique. Depuis 1894, le général Noël et sa femme, Carmen, s'adonnaient au spiritisme dans leur maison de Tarbes et, par le truchement de médiums, obtenaient des matérialisations d'esprits, dont celle d'un Hindou, Bien Boa, mort trois siècles et demi auparavant. Le fantôme suivit les Noël à Alger où ils s'étaient installés et leur villa, appelée «Villa Carmen» devient le lieu d'exhibitions spirites. Richet fut invité à venir assister aux séances. Il fit le déplacement à deux reprises et effectua des expériences au cours desquelles il réalisa même des clichés du «fantôme». Une violente polémique éclata et on reprocha au savant d'avoir été manipulé, mais Richet défendit ses positions et continua, jusqu'à la fin de ses jours, de défendre le spiritisme. Mais il fut établi plus tard que savant a été victime d'une grossière mystification.