Constat n Les musées sont rarement fréquentés et les galeries peinent également à drainer les visiteurs. C'est à Alger que se trouvent les prestigieux musées de l'Algérie, comme celui des Beaux-Arts, du Bardo, des Antiquités ou encore des Arts et des métiers traditionnels, des sites à la valeur historique et à la richesse culturelle. La question qui se pose est : ces musées sont-ils visités ou pas ? En fait, quelques curieux y font incursion, pour la plupart des touristes, selon les estimations des responsables. Rares sont les Algériens qui sont motivés par l'attrait que peuvent avoir ces lieux hautement culturels. Les Algériens n'ont pas la culture des musées, en «l'absence d'une éducation dans ce sens», estiment les professionnels, ajoutant que l'intérêt que l'on peut avoir pour les musées s'initie dès la jeunes enfance, et cela dans les établissements scolaires. L'école a, de ce fait, pour devoir d'inculquer aux élèves la culture muséale ; les instances concernées (le ministère de l'Education) doivent inclure dans les programmes scolaires l'apprentissage de l'art, créant ainsi un environnement favorable. Pour parer à ce dysfonctionnement et donc remédier à ce déficit, les musées ont pris, depuis quelques années, l'initiative d'organiser des «valises muséales» et de sillonner les établissements scolaires, incitant les écoles à organiser, à leur tour, en faveur des élèves, des excursions dans les musées, leur permettant de découvrir un art, une histoire mais surtout un lieu où s'organise et s'exprime toute l'attitude artistique et la mémoire de notre société. Le musée des Beaux-Arts, à titre d'exemple, organise, tout au long de l'année, des visites guidées, les lundis et les jeudis après-midi, où les élèvent vont de découverte en découverte, de rencontre en rencontre, assimilant ainsi quelques rudiments patrimoniaux. Mais les responsables des musées sont unanimes à estimer que des après-midi muséales s'avèrent incomplètes. Elles ne suffisent pas à renforcer et à prolonger l'intérêt du sujet et, donc, d'assurer, à l'avenir, un public potentiel, puisque ce type d'entreprise nécessite un complément, à savoir un apprentissage au sein même de l'école ; une initiative que celle-ci ne semble pas prendre en considération. Les musées sont rarement fréquentés et les galeries peinent à trouver visiteurs. Ces lieux connaissent une affluence seulement l'espace du vernissage. La galerie Mohamed-Racim, située à un endroit de grande affluence (avenue Pasteur à Alger), ne semble pas attirer tellement de monde ; elle est tout le temps déserte. Le gérant de la galerie déplore que les Algériens ne prêtent pas suffisamment d'attention à l'art et méconnaissent leur richesse patrimoniale. Nous avons pu constater sur place, et cela à notre regret, que lorsque quelqu'un y entre (d'abord hésitant, puis gêné), il ne prend pas la peine de se promener dans la galerie et de s'attarder devant chaque objet exposé pour l'observer et l'apprécier. Il entre dans la galerie et, d'un regard, il balaie le contenu du lieu, puis en ressort aussitôt, pressant le pas d'un air indifférent…