Résumé de la 1re partie n Depuis 1919, la loi interdit la production, la vente et l'achat des boissons alcoolisées sur tout le territoire américain. Gangsters et bootleggers ou trafiquants d'alcool se disputent à mort. Les hommes qui sont entrés, ce matin du 14 février, dans un garage appartenant à la bande de Bugs Moran, ont précédé leur chef, qui doit les rejoindre vers 10h 30. Un trafiquant a promis de leur céder, à un bon prix, une quantité importante de bouteilles d'alcool. «Du meilleur, a dit le bootlegger, et au meilleur prix !» Les hommes sont donc au garage depuis un moment quand, par la porte entrouverte, deux policiers surgissent. Les gangsters font le geste de sortir leurs armes, mais les policiers pointent les leurs dans leur direction. «Haut les mains, pas un geste !» Les hommes comprennent vite que les policiers n'hésiteront pas à tirer. Ils comprennent surtout qu'ils ont été vendus. Par qui ? Ils ne le savent pas. Deux hommes en civil arrivent, vêtus de manteaux noirs. Des policiers ? «Alignez-vous», ordonne un policier. Les sept hommes s'exécutent. C'est une arrestation, mais ils savent qu'en l'absence du corps du délit – l'alcool — ils ne risquent pas grand-chose. Et puis, Bugs – c'est une chance qu'il ne soit pas là — les tirera d'affaire. Les deux «policiers» en civil approchent comme pour une fouille. Mais d'un geste rapide, ils ouvrent leurs imperméables et deux mitraillettes jaillissent. Et avant qu'aucun des gangsters n'ait eu le temps de faire un geste, les armes se mettent à crépiter. Les sept hommes s'écroulent, tous sont tués sur le coup, à l'exception de l'un, Frank Gusenberg, qui, touché mortellement, respirait encore. Cependant, afin de faire croire aux curieux attroupés devant le garage qu'ils ont été surpris par la bande adverse, les deux faux policiers lèvent les bras et crient : «Ne tirez pas !» Les meurtriers les poussent dehors, où les attend une voiture de police volée ; les quatre hommes s'y engouffrent et disparaissent. Quelques instants après, les policiers – des vrais, cette fois — arrivent sur les lieux. Frank Gusenberg, transpercé de vingt-deux balles, vit encore. Un policier se penche vers lui. «Qui est l'auteur de ce massacre ? — Je ne sais pas, murmure Frank. — Qui t'a tiré dessus ? — Je ne sais pas», dit encore le moribond. On le transporte à l'hôpital où on l'interroge de nouveau, mais il continuera, jusqu'à la mort, à dire qu'il ne sait pas. On comprend qu'à travers ce massacre, c'est Bugs Moran qui était visé et qu'il ne doit le salut qu'à son retard. Le commanditaire du massacre ? Pas besoin d'aller loin pour le savoir. Tous les doigts se pointent vers celui à qui le crime profitait : Al Capone. (à suivre...)