Les habitants le surnommaient «l?ange du village» car, racontent-ils, il était généreux, pieux et calme. Sa grand-mère l?appelait affectueusement «bayoudi», une allusion à la blancheur de sa frimousse d?enfant, «de son visage se dégageait cette lueur éclairée, c?était un véritable ange», confie sa grand-mère. Né un certain soir, le 8 mars 1971 (32 ans), à Boudouaou, il s?est marié il y a deux ans avec sa cousine Nesrine. Il travaillait durement pour bâtir une maison, s?y abriter avec sa femme et fuir la promiscuité familiale, car il vivotait avec 4 s?urs et 5 frères, et puis son jeune frère devait se marier dans quelques mois, il devait partir. Il souhaitait également s?acheter une voiture. En 1994, Abdelkader a passé son service militaire à Mascara, pendant plus de deux ans, il a dû se réfugier chez ses oncles à Hussein-Dey, pour ne pas être assassiné par les terroristes qui tuaient à l?époque tous ceux qui accomplissaient leur devoir national. En 1997, il est une autre fois convoqué pour passer pour la deuxième fois son service militaire pendant une année et demie, il n?y oppose aucun refus. C?était le «bijou» de ses parents. «Il a servi l?Etat pour mourir sous ses balles !», relève amèrement sa s?ur aînée.