Phénomène n Malgré tous les efforts consentis par l'Etat pour renforcer la sécurité, la criminalité continue de rythmer la vie des Algérois. Dans certains quartiers, les vols et les agressions font presque partie du quotidien. Femmes, vieux, jeunes et moins jeunes, personne n'est à l'abri. C'est là d'ailleurs une «nouveauté» sachant qu'avant, les voleurs à la tire et autres pickpockets ciblaient principalement les personnes «vulnérables». Même la présence renforcée des services de sécurité à certains endroits ne semble pas dissuader ces criminels d'accomplir leur sale besogne. Il y a lieu de souligner qu'ils sont encouragés en cela par la passivité qui a gagné les Algérois, ces dernières années. Il n'y a pas si longtemps, Brahim, un jeune d'une trentaine d'années qui travaille dans une boîte de communication, a été agressé en plein centre d'Alger, à l'avenue Pasteur plus précisément, par un adolescent d'une quinzaine d'années environ qui a réussi à lui voler son téléphone portable avant de prendre la fuite «au vu et au su de milliers de passants, personne n'a essayé de l'arrêter malheureusement», raconte avec beaucoup d'amertume Brahim. Les vols auraient sensiblement augmenté à Alger depuis l'avènement du téléphone mobile. «Il ne se passe pas un jour sans que le vol d'un téléphone mobile soit signalé à nos services», nous confie un policier travaillant dans un commissariat de la commune d'Alger-Centre. Outre les téléphones portables, les voleurs convoitent les boucles d'oreilles, les colliers et les bagues que portent certaines femmes. Certaines femmes seulement, car la plupart ont fini par se rendre à l'évidence que le port de bijoux à Alger est un risque qu'il vaut mieux ne pas prendre. Mais même si elle ne porte pas de boucles d'oreilles ou de bagues, la femme peut faire l'objet d'une agression verbale. Il suffit pour cela qu'elle se fasse belle ou s'habille bien. C'est dire que les temps ont bien changé à Alger où, il y a quelques années de cela, «la femme pouvait fumer en plein ex-rue d'Isly (rue Larbi Ben M'hidi actuellement) sans que personne lui fasse la moindre remarque», témoigne Amar, 51 ans, qui n'arrive toujours pas à comprendre «l'intolérance des jeunes d'aujourd'hui et leur esprit fermé».