Adrar est une ville rouge tout en arcades qui invite le visiteur à admirer la beauté de ses oasis et de ses vieux ksour, sans oublier la suite de paysages plus attrayants les uns que les autres. Adrar c'est surtout la capitale du Touat qui garde intacte sa mémoire séculaire et qui conserve le souvenir d'une époque où la cité était un centre de rayonnement culturel dont l'influence s'étendait jusque dans les pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest. Sous les arcades, une foule jeune, composée essentiellement de clandestins venus d'Afrique subsaharienne, s'agglutine devant des échoppes qui ne vendent presque rien et proposent leurs produits avec lesquels ils ont traversé la frontière. Des montres, des lunettes, des chaînes hi-fi, des vêtements pour femmes et des Rebook fabriqués en… Guinée équatoriale. Ces produits sont vendus comme des trésors. Ahmadou, un Malien de Gao, fait partie de cette colonie qui a pris d'assaut, il y a des années, les rues désertiques d'Adrar, pour écouler une marchandise bariolée. Ce Malien, d'un abord facile, le sourire en coin, passe son temps à vendre et à faire ses petits calculs d'épicier, mais il a aussi le temps d'aller surfer dans l'un des deux uniques espaces Internet de la ville qui attend toujours l'ADSL. Vivre éternellement à Adrar, ce n'est pas le vœu d'Ahmadou. Il va sur Internet pour entrer en contact avec son oncle maternel établi depuis quatre ans au Canada après trois ans passés à Adrar, comme vendeur à la sauvette.